Initiative douteuse ou envie de satisfaire les fans ? La question peut se poser à la sortie de ce Ghost Opera – The Second Coming. KAMELOT, nouveau leader de la scène Power Metal mélodique, a bien senti qu’il fallait battre le fer tant qu’il était encore chaud. Surtout après avoir frappé un grand coup – que dis-je, trois grands coups – avec les succès de Epica, The Black Halo et donc Ghost Opera. Et encore, que dire du DVD live One Cold Winter’s Night, si ce n’est qu’il s’agit d’une franche réussite ? Aujourd’hui enfin KAMELOT récolte le fruit de ses efforts et c’est amplement mérité.
Alors peu importe que cette seconde édition ne soit que le vecteur d’une basse stratégie commerciale (après tout la Vierge de Fer nous fait le coup depuis 15 ans), car ce double CD présente plusieurs intérêts :

1 – faire découvrir à ceux qui ne l’ont pas encore fait l’album initial Ghost Opera 2 – faire re-découvrir Ghost Opera à ceux qui l’ont déjà écouté, car il représente le disque le moins accessible, le moins direct de toute la discographie de KAMELOT, et admettre que « Mourning Star », « Rule The World », « Silence Of The Darkness » et « The Human Stain » vont finir par devenir des classiques
3 – pourvoir visualiser, en bonus de l’album, les clips de « Memento Mori » (live) et « The Human Stain »
4 – disposer d’un deuxième CD retraçant un concert donné à Belgrade avec les titres « The Haunted » (toujours sublimé par le duo entre Roy Khan et la magnifique Simone Simons d’EPICA), « March Of Mephisto » (putain que ce titre à la trame martelée et arabisante est énorme !), « Mourning Star » ou encore « Ghost Opera ». Evidemment, on peut reprocher à ce live de faire double emploi avec les CD audio de One Cold Winters’ Night, d’autant que sur ce nouvel enregistrement en public manquent à l’appel de nombreux classiques tels « Center Of The Universe », « Nights Of Arabia », « Edge Of Paradise », etc … On en peut même pas supposer que KAMELOT a voulu défendre son nouvel opus dans des conditions live puisque sur 10 titres, seuls 4 (dont l’intro « Solitaire » …) en sont issus. A titre personnel cette partie live est un mystère … Tout juste retiendrai-je que KAMELOT joue toujours carré, c’est pro, Khan chante parfaitement, Thomas Youngblood a toujours autant de mal à lâcher ses rythmiques pour nous pondre quelques évasions guitaristiques (il y a peu de place laissée à l’impro dans KAMELOT), et que le son est très bon… Mais bon comme je vous l’ai dit plus haut, j’en connais certains qui usent et abusent de la recette « live albums » depuis des lustres, alors…
5 – présenter 3 titres composés pour Ghost Opera et finalement non retenus, dont « Epilogue » et « Seasons End », deux ballades pas folichonnes, surtout pour la deuxième citée, vraiment gnan-gnan avec ses « don’t say goodbye ». Il y a aussi « Pendulous Fall », un peu plus corsé sans être mémorable pour autant. Sans vouloir être dur, on comprend pourquoi ces titres là n’ont pas fait l’affaire, ils auraient complètement affaibli l’album … Des reprises auraient été les bienvenues, non ? On sent parfois que KAMELOT manque un peu d’audace à ce niveau là et ça pourrait devenir gênant un jour…
6 et dernier intérêt – écouter le remix de « Rule The World », à qui on a attribué une grosse patate, comme si Peter Tägtgren et son PAIN l’avaient remodelé à leur façon. Intéressant quand on a déjà écouté l’original.

Conclusion : si cette édition double CD (présentée avec une nouvelle pochette aussi belle) est distribuée au même prix que la première, pourquoi pas ? Sinon, il ne s’agit que d’un objet conçu pour les amoureux de KAMELOT, qui sont de plus en plus nombreux. N’empêche, à tous ceux qui ne soupçonnent même pas l’existence de ce super groupe, je vous conseille quand même de jeter une oreille sur ce Ghost Opera qui vaut franchement le détour.