KLOGR (it) - Till You Decay (2011)
Label : Zeta Factory
Sortie du Scud : 11 novembre 2011
Pays : Italie
Genre : Rock / Metal alternatif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Voilà donc un groupe beaucoup plus simple qu'il n'en a l'air. Une déduction rapide, implacable, stimulée par une rapide recherche quant aux origines de leur nom de scène. KLOGR se prononce "Kay Log Are" et pour les plus cultivés, ce qui ressemble de loin à une onomatopée pour le commun des mortels est en réalité un des fondements de la psychophysique. Selon la loi Weber-Fechner, sensation et stimulation sont étroitement liés selon la formule : S = K x Log (R). Simplifiez en "K Log R" et vous obtenez un éclaircissement majeur à propos de Till You Decay. Apologie d'un frisson ou hasard psycho-masturbatoire ? La question se pose encore à la vue d'un objet parfait, qui joue avec la géométrie, les chiffres et les symboles. Plus pour longtemps. Car ce quatuor italo-américain dont le cœur balance entre Carpi et San Diego, va tout simplement se révéler décevant. Ou simplement pas assez algébrique.
Avec Till You Decay, KLOGR propose donc un premier album, et qui dit premier album dit clémence, compréhension, souplesse. On tentera tant bien que mal de rester mesuré, mais plus que de la compréhension, c'est de l'incompréhension dont il s'agit ici. Le bilan est simple. On ne voit tout simplement pas où ces mecs veulent en venir. Et le bât blesse dès "Live Dying", fusion malhabile de Rock groovy et de Metal alternatif. La puissance de la production et la propreté des riffs ne suffiront pas à faire de ce morceau LE morceau qui est censé introduire KLOGR dans la grande sphère métallique. Plus grave encore, le groupe s'inflige d'entrée une image lisse et impersonnelle, en dépit d'un chanteur qui fait de son mieux pour varier les textures vocales. Mais tout ça est plutôt fade, bien que dynamique et parfois foutrement Rock N' Roll, comme sur la bonne "Silk And Thorns" et sa basse compulsive. Il y a parfois beaucoup de noirceur ("White Eyes"), parfois beaucoup d'espoir ("Bleeding", définitivement ma préférée avec "Green Star" !), mais jamais on ne démêle un concept qui va de contradiction en contradiction. Les cadences sont lourdes, hyperactives, une petite nuance Djent vient se greffer ça et là, immédiatement suivi d'un break mélodique et/ou planant, et KLOGR tombe alors dans un ersatz de Modern Metal brouillon. Certains refrains sont recherchés, travaillés dans le but de se laisser facilement mémoriser, mais c'est peine perdue puisque Till You Decay est en constante ébullition, ce qui ne laisse pas le temps de retenir grand-chose. Les idées, les rythmes, les camaïeux défilent à une vitesse folle sans qu'on puisse s'en imprégner. Peut-être cet opus est-il du genre à se laisser appréhender après plusieurs écoutes, mais si tel est le cas, je trouve la formule maladroite et la perception de cette extra-sensibilité impropre à un debut-album.
Rien ne démarque vraiment ces Italiens de la masse volcanique de formations de Metal alternatif qui alternent largement mieux qu'eux, et c'est donc la déception du fond qui l'emporte sur les promesses de la forme. Celui-là s'oubliera vite, trop vite. Et il est surement trop tôt pour affirmer que KLOGR devra batailler pour sortir du bourbier, mais le rapide verdict qu'impose Till You Decay ne permet pas de voir très loin à l'horizon. KLOGR est pour le moment victime de son absence de personnalité, et je doute fort que la réponse à leur problème se situe dans une quelconque loi de psychophysique.
Ajouté : Mercredi 23 Avril 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Klogr Website Hits: 7214
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