Officiant sur les provinces de notre Gaule hexagonale depuis plus de dix ans maintenant dans ce que l’on nomme communément le Pagan Black Metal, le groupe BELENOS, ou plutôt le one-band conduit par Loic Cellier brille de toute son aura sur nos territoires Gaulois désolés. Auteur de deux très bons albums répondant au nom d’Errances Oniriques sorti en 2001 et Spicilège paru quatre ans auparavant, l’accouchement studio de Chants de Bataille ne fut pas une partie de plaisir. Marqué par divers coups du sort (problèmes d’organisations, déménagement de L.Cellier en Bretagne, le dépôt de bilan du label Sacral Productions), pendant longtemps, ce troisième opus de BELENOS faillit ne jamais voir la lumière du jour. Il s’en est fallu de peu pour que BELENOS, le Dieu puissant de la lumière et par ailleurs Dieu médecin puisse voir dans les bacs des disquaires son nouveau méfait sonnant la révolte des troupes celtiques. Comme son nom l’indique, Chants de Bataille est placé sous le signe de la Guerre. Non que son auteur soit un belliciste convaincu, mais au travers de ces quatorze titres, BELENOS nous donne une petite idée de ce que pouvait ressentir un guerrier Celte dans une forêt abondante gorgée de brume où les glaives ricochent sur les écus de bois.
Dirigés par des riffs hargneux et des rythmiques effrénées, des interludes de claviers apparaissent pour adoucir et calmer cette débauche de tempos ravageurs. On peut notamment citer « Prélude Guerrier », « Chemin de Brume » ou « An Enor Salv » qui contrastent avec les odes et autres incantations les plus bellicistes de l’album. Ainsi, des morceaux comme « Colère de Feu » ou « Sacrifiés » font preuve de violence et de rage sans commune mesure. Le titre ayant donné son nom à l’album tient également son rang parmi les plages les plus âpres et offensives de l’opus.
Même si la qualité est un tantinet en baisse par rapport aux deux première livraison studio, BELENOS et plus particulièrement son maître à jouer, en dépit de toutes ces difficultés extra musicales qui ont dû probablement saper le moral et la patience du compositeur, éditent là une œuvre personnelle et originale. Ajoutons à ce beau tableau des vocaux querelleurs et des chœurs guerriers qui viennent en complément créer une surcharge émotionnelle et plus intense, la marque de fabrique de BELENOS. Par ailleurs, Loic Cellier, seul compositeur, nous gratifie de quelques beaux passages d’arpèges sibyllins et inspirés. Cependant tout n’y est pas parfait car si les interludes et autres instrumentaux sont voués à aérer l’ensemble, ils sont tout de même responsables de la cassure de l’homogénéité de l’opus qui aurait gagné en intensité et en virulence.
BELENOS est et continue à être une des valeurs sures du Pagan Black Metal tel qu’on le pratique en France. Le combo a fait des émules puisque de nombreux autres groupes hexagonaux se sont d’ores et déjà engouffré dans la brèche. Un album profond et violent, à l’image de BELENOS…