ANATHEMA (uk) - Elysée Montmartre à Paris (10/10/10)
Groupe Présent au concert : ANATHEMA
Date du Concert : dimanche 10 octobre 2010
Lieu du Concert : Elysée Montmartre (Paris, France)
C'était le grand soir d'ANATHEMA ce 10 octobre, dans l'enceinte quasi pleine de l'Elysée Montmartre. Le groupe d'atmosphérique le plus doué de sa génération, et pourtant toujours sous-coté auprès des promoteurs et maisons de disques, avait enfin l'occasion de prendre sa revanche le temps d'un soir, à Paris qui plus est, ville de coeur du groupe depuis longtemps et lieu résidence de Vincent Cavannagh (chant, guitare).
Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils n'ont pas loupé cette opportunité unique, de partager avec des fans totalement acquis et dévoués à leur cause, leur génie et surtout leur passion, qui se ressent sur scène autant que dans la salle. En guise d'amuse-bouche, Danny Cavannagh invite sur scène PETER CARLSEN, illustre inconnu, qui débarque avec sa guitare et une grosse angoisse... Un peu timoré, ce jeune homme propret se laisse peu à peu aller, mis en confiance par l'accueil poli d'une salle au bon esprit. Sa pop ethérée et sa voix de fausset peinent à nous emballer, et on est tout heureux de voir Danny puis Anneke Van Giersbergen (AGUA DE ANNIQUE) venir donner un coup de main à notre gentil nouveau copain...
Anneke reste ensuite seule sur scène, le temps de mettre le public dans sa poche avec beaucoup de charme et de malice. "Beautiful One" et "Sunny Side Up" rappellent THE GATHERING à notre bon souvenir, en versions très épurées. Danny et Peter Carlsen rejoignent à leur tour la belle pour terminer cette première partie bon enfant au son de "All I Want Is You" de U2. Chouette initiative que d'avoir invité quelques copains à cet "Evening with Anathema", on peut maintenant passer aux choses sérieuses.
Personne ne se doute à ce moment-là que lorsque les lumières s'éteignent pour laisser ANATHEMA irradier l'Elysée à sa manière, on est partis pour 2h30 de concert sans interruption ! Inaugurant leur set avec les quatre premiers morceaux de We're Here Because We're Here, leur délicieux dernier album, le quintet donne le la d'une soirée dantesque. D'emblée l'atmosphère s'installe et la magie opère. Les lights sont superbes, le son est pur, on en prend plein les yeux et surtout en pleine face ! "Dreaming Light" est un vrai moment de grace, mais pas plus ni moins que "Everything", sublimé en live... L'enchaînement des morceaux est parfait, et quand Vincent prend le temps de s'adresser au public, c'est en français et avec beaucoup d'intelligence. Incroyable communion que celle du groupe avec cette foule qui n'attendait que lui... On remonte gentiment dans le temps avec A Natural Disaster qui est mis à l'honneur avec trois titres dont le divin "Closer" tout au vocoder, et le morceau éponyme qui donne à Lee l'occasion de donner de la voix, tout en douceur et en justesse. C'est d'ailleurs son anniversaire, alors le public aussi pousse la chansonnette.
Trois nouveaux extraits de We're Here... et pas des moindres, on a notamment droit à "Angels Walk Among Us", dont on se souvient avoir entendu la version initiale en acoustique lors d'un concert Cave Saint Sabin en 2005, et qui n'a plus rien à voir avec l'enregistrement final. Il émane de la scène une intensité incroyable sur ce titre comme sur ceux qui suivent, un professionnalisme formidable, et une grosse envie de bien faire. Les anglais égrènent ensuite un chapelet de morceaux plus anciens, certains depuis longtemps élevés au rang de classiques ("Forgotten Hopes", "Shroud Of false" ou "Lost Control"), d'autres moins attendus mais pour autant de bonnes surprises. Ces titres d'une autre époque (n'oublions pas qu'ANATHEMA donnait dans le Metal extrême au début de sa carrière...) n'ont pas pris une ride, revisités qu'ils sont ce soir par un groupe simplement à l'apogée de son art, ou du moins d'une maturité salvatrice.
A Fine Day To Exit nous vaut deux pièces très différentes, "Panic" donne l'opportunité de se lâcher, alors que juste après, "Temporary Peace" met la salle au bord des larmes. Et ce n'est rien à côté du sublime "Flying" qui tend à devenir un incontournable, et que tout Paris semblait attendre. Le chant poignant de Vincent trouve écho auprès des fans qui reprennent le refrain d'une seule voix. Danny improvise un solo inspiré mais maîtrisé, et c'est presque sous le choc qu'on appréhende trois nouveaux extraits du nouvel album, parmi lesquels l'émouvant "Hindsight" qui renvoie tout le monde en coulisses, pendant que la salle exige les rappels de tout son c(h)oeur.
Sans faire durer le suspense plus que de raison, Danny revient seul interpréter "Are You There", dont la réponse tombe sous le sens... C'est avec Lee Douglas qu'il envoie un "Parisienne Moonlight" de circonstance, avant d'annoncer un morceau que personne n'attendait : "Sleepless". 17 ans après, avec une interprétation différente tout à fait à propos, il sonne tout neuf à nouveau... Totalement épuisé mais sous le charme, l'Elysée retient son souffle pendant le poignant "One Last Goodbye", avant d'en chanter le refrain à tue-tête à la demande du groupe. Superbe moment. Enfin "Fragile Dreams" conclue la soirée en beauté avec en prime tous les guests du soir, la banane jusqu'aux oreilles... Quel pied !!
Ajouté : Samedi 06 Novembre 2010 Live Reporteur : JB Score : Lien en relation: Anathema website Hits: 20579
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