SLAYER (usa) - Hell Awaits (1985)
Label : Metal Blade
Sortie du Scud : 1985
Pays : Etats-Unis
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 37 Mins
Contrairement à beaucoup de métalleux qui, sur les bancs des lycées, portaient déjà des t-shirts explicites que les profs leur demandaient de cacher, je n’ai jamais été un fan de SLAYER. La première raison, c’est que j’avais beaucoup de mal avec leurs solos, bruitistes au possible et passablement inutiles à mon avis. La seconde c’est que même si je suis capable de comprendre les provocations délibérées en usant d’images chocs, j’ai toujours trouvé l’utilisation des symboles nazis vraiment limites. Mais bon, en tant que lycéen borné, j’avais aussi des principes un peu débiles, il faut bien le dire. Enfin, tout ça pour dire que je ne m’agenouille pas devant un poster de SLAYER tous les soirs la queue à la main et que je ne mouille pas mon caleçon en m’imaginant dans les bras de King me faisant des papouilles.
Pourtant, il est bien un album de SLAYER que l’on ne peut occulter si on veut avoir toutes les cartes en main pour comprendre le Thrash fondateur des années 80 : Hell Awaits. Avec sept titres, les quatre californiens nous propulsent dans un univers sombre, déroutant, brutal et violent dont l’image leur collera à la peau. Tout commence avec le titre éponyme, « Hell Awaits ». Je prends parfois du plaisir à le passer en boucle tellement son introduction est mythique. Phénoménale, oserais-je même dire. On est déjà invité à plonger dans les fosses communes des enfers où des hommes et des femmes oscillent entre souffrance et plaisir. Un démon prononce une litanie hypnotique. Puis un rythme simple, binaire, débute. Et tout explose dans la double grosse caisse de Dave Lumbardo. Vraiment, ce passage est d’une simplicité déconcertante et pourtant il n’a pas pris une ride en plus de vingt ans. C’est toujours aussi bon et c’est toujours un véritable plaisir de l’écouter. A noter que c’est aussi lui qui clôturera l’album à la fin de « Hardening Of The Arteries ». Ce qui caractérise les morceaux de Hell Awaits, ce sont ces rythmes binaires rapides de la batterie qui martèlent sur des riffs virulents balancés par King, Hanneman et Araya. Et pourtant, binaires, les morceaux ne le sont pas. Et c’est peut-être pour cela que c’est un album sous estimé. Les titres possèdent des variations qui, sans être légion, peuvent déconcerter, et des ralentissements parfaitement maîtrisés. Loin d’être progressif, comme certains se plaisent à le dire, c’est un album aux morceaux purement Thrash, comme le sont les titres de Ride The Lightning (METALLICA) ou Among The Living (ANTHRAX), pour ne citer qu’eux. Des titres « cultes » comme on aime à les appeler aujourd’hui. C’est complexe, sans vraiment l’être, mais beaucoup plus qu’un morceau rentre dedans basique issue de la mouvance Punk.
Bon, je ne reviendrais pas trop sur les solos. Ils sont pour moi d’une grande inutilité, même s’ils mettent mal à l’aise en enfonçant le clou de cette ambiance malsaine et nauséabonde. Autant les bruits tonitruants des guitares sur l’intro vont parfaitement bien avec les râles et les plaintes, autant ils n’apportent pas grand-chose sur le reste des morceaux.
Hell Awaits est la preuve musicale qu’une personne qui n’aime pas vraiment SLAYER peut quand même apprécier leur musique s’il sait y voir les morceaux à leur juste valeur. Cet album fait partie des fondements du Thrash et passer à côté est vraiment une bêtise.
Ajouté : Vendredi 18 Avril 2008 Chroniqueur : Wong Li Score : Lien en relation: Slayer Website Hits: 11743
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