SWIM IN STYX (FRA) - Zero Kelvin (2008)
Label : Symbol Muzik / Socadisc
Sortie du Scud : 14 janvier 2008
Pays : France
Genre : Mathcore
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 50 Mins
SWIM IN STYX : nager dans le Styx ? (un des fleuves des Enfers dans la mythologie grecque). Et bien, pourquoi pas après tout, ce sauna légendaire devait à coup sûr attirer bon nombres de visiteurs. Bref, revenons à nos moutons calcinés. SWIM IN STYX se présente comme étant un jeune combo français originaire de la région bordelaise qui a vu pour la première fois les rayons ardents de l’astre solaire en 2003. Marqué à leurs débuts par une propension à l’exécution d’un Power Thrash primitif et offensif, le quatuor sort moins d’un an après un EP dénommé v.01.
Leur premier album, Zero Kelvin, rappelle le principe du zéro absolu, c’est-à-dire lorsque tout mouvement particulaire a cessé d’exister au sein même de la matière (- 273,15 C° = 0 Kelvin). Une notion scientifique dont j’avais déjà entendu parler dans un épisode des Chevaliers du Zodiaque, lorsque le chevalier de bronze du Cygne Hyoga engage un combat à mort contre celui que l’on appelle à juste titre le magicien du froid, le terrible chevalier d’or du signe du Verseau.
En outre, niveau musical, SWIM IN STYX, à l’image de leurs maitres suédois du genre MESHUGGAH, impose son style syncopé, toujours à contre temps où il reste difficile d’entrer dans leurs neufs compositions et de s’en imprégner. C’est une approche du Metal dissemblable et à contre emploi, tout comme d’apprendre de nouvelles techniques de respiration. Au début, cela paraît éprouvant et pourtant on s’y fait et on contrôle cette méthode employée notamment par l’éminent Richard Cross, professeur de chant à la Star Academy. Avec une identité sonore bigarrée inspirée par la scène scandinave (MESHUGGAH) et des formations aussi différentes que DEPECHE MODE ou RADIOHEAD pour les ambiances artificielles, les quatre girondins instaurent un climat musical polyrythmique et groovy. Leur mélange de riffs colériques et de cassures rythmiques, joint à des atmosphères plus mélodiques, obscurs et givrées font de leurs compositions des moments hypnotisant pour l’auditeur. Dans le désordre, les titres les plus représentatifs de cette œuvre emphatique pourraient facilement être «Embryonic Pt.2», «Fix», «565 F.a.» ou «Anguish».
Cependant, il existe aussi un revers de la médaille dans cette première mouture plutôt réussie pour ce style si peu fédérateur : autant les arrangements alambiqués captent assez l’attention du spectateur, autant les lignes vocales uniformes et lassantes du leader viennent vite à bout de notre patience. De plus, les cinquante minutes deviennent à la longue particulièrement rebutantes à ingurgiter. Entièrement autoproduit, la production sobre, tourmentée et efficace rend hommage aux structures finement élaborées du groupe. Un disque coruscant, parfois indigeste mais qui devrait ravir les adeptes du Mathcore. SWIM IN STYX se pose comme l’un des fers de lance de ce style en France, ce qui n’est pas une mince affaire.
Ajouté : Jeudi 15 Mai 2008 Chroniqueur : Loki Score : Lien en relation: Swim In Styx Website Hits: 11175
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