A l’occasion de sa tournée anniversaire (vingt ans) TAAKE ajoutait à son périple, pour notre plus grand bonheur, la ville de Nantes. C’est donc en cette fraîche, très fraîche même, soirée de février que le Ferrailleur ouvrait une nouvelle fois ses portes à un bien joli trio de combo à orientation Black.

Pour l’ouverture des festivités, c’était ORKAN qui se devait de chauffer la salle et ce groupe de Thrash Black aura pris possession des lieux sans trop de difficulté, tel un habitué. Sous les premiers jeux de lumière est donc arrivé Monsieur Propre, si si je vous l’assure c’était à s’y méprendre et également déconcertant tant l’arrivée d’un malabar au crâne rasé était à des années-lumière du visuel qu’on se fait du genre musical exploré ce soir encore. C’est fou d’ailleurs d’admettre que parfois les apparences sont trompeuses même si pourtant on s’y fie avec aisance. Une fois la surprise estompée, je me suis concentrée sur ce qui faisait bien entendu l’objet de ma place en ces lieux, à savoir la musique et ma foie en dehors d’un côté un brin théâtral, à la manière d’un Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR), et d’un mélange entre le Thrash et le Black quelque peu confus ont aura savouré quelques bons passages en guise d’amuse-gueule ainsi que les premiers pogos de grands adolescents riants comme en plein dépucelage métallique. Une première partie somme toute assez digeste donc, mais pas de quoi s’extasier.

La petite pause entre les groupes ne sera pas seulement l’occasion pour eux comme pour nous d’ailleurs de se délecter d’une bière bien fraîche, mais de spéculer ardemment sur les successeurs des premiers Norvégiens de la soirée. Et sans plus attendre HELHEIM va entrer en scène. La voilà la première vraie vibration que j’attendais ardemment. Entrée en matière effectuée avec brio sur une ambiance de folklore typiquement nordiste. Cottes de mailles, chevelures blondinettes et visage outrageusement homérique là cette fois l’image colle au son à la perfection et les conditions sont réunies idéalement pour aborder le Black Viking des HELHEIM.
L’exécution carrée des protagonistes est frappante dès le début du set et ses messieurs vont nous régaler de certains de leurs meilleurs morceaux le tout entrecoupé d’interludes instrumentaux reposants et ré-encrant le climat mythique. Les titres vont s’enchaîner avec une fluidité appuyée par une série d’images projetées en arrière-plan nous contant elles aussi les légendes des Norvégiens. Mais tout ceci était presque trop parfait et le petit couaque aura eu le mauvais goût d’intervenir sur une fin de set assez remarquable. Et oui en effet, nous aurions dû être bluffés par l’apparition de monsieur Hoest (TAAKE) prenant le relais de H’grimnir et V’gandr au chant sur la fin d’une épreuve, mais c’était sans compter sur un souci de micro ne laissant qu’entrevoir quelques bribes de vocalises. Bref qu’on se rassure l’homme de la soirée va revenir sous peu pour un set, on l’espère, sans aléas techniques. Toutefois la démonstration d’HELHEIM se clôturera magistralement sur une reprise du fameux « Ace Of Spades » de MOTÖRHEAD réalisée brillamment.

Bon on y est, et l’homme à la cape noire ayant fait un bid précédemment aux côtés d’HELHEIM nous apaise de sa prestance, une nouvelle fois capé, mais de son drapeau patriotique à l’image de l’affiche promotionnelle de sa tournée. On reste dans une ambiance habitée, mais cette fois bien plus frénétique, les corps s’agitent, surtout les têtes et moi-même je fais partie de ceux qui pour l’occasion on prit de la hauteur ne me contentant plus d’avoir le cul sur un tabouret de bar, mais disposant du bar lui-même. Le bar principal lui est totalement déserté à présent et la foule s’est amassée au plus près de TAAKE comme pour en humer chaque rictus. L’homme mène sa troupe à la baguette et c’est irréprochable. On atteint la jouissance musicale à l’entame de titre tel que « Fra Vadested Til Vaandesmed » ou encore « Nordbundet » issu tous deux du dernier E.P. (Noregs Vaapen). Evidemment, il ne restera pas sur la promo du petit dernier et nous refera le coup des classiques : « Hordalands Doedskvad Part ….. » pour bien confirmer quel anniversaire et quel talent nous sommes venus fêter aujourd’hui. Il ne manquait que les bougies car finalement tout le reste y était : la musique (parfaite), l’ambiance, et le charisme d’un de ces grands gourous du Black Metal qui force le respect que ce soit pour le genre ou pour le personnage (raisonnablement démonstratif).