THE LEGION (se) - A Bliss To Suffer (2009)
Label : Listenable Records / Pias
Sortie du Scud : 27 avril 2009
Pays : Suède
Genre : Death / Black Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins
Plus dure sera la chute ! Moi j’aurais préféré « plus dur sera mon Black Metal ». Hélas, THE LEGION n’est pas de cet avis et préfère visiblement casser ses vieux os que nos cervicales sur une parodie de Black Metal démoniaque intitulé A Bliss To Suffer. Disparue la horde qui nous faisait fondre la cire de nos conduits auditifs avec sa musique brulante et assoiffée de sang, les nordiques empruntent désormais un chemin moins sinueux mais beaucoup plus mortel et semé d’embuches. J’en suis le premier navré mais ce nouveau virage s’apparente vraiment plus à un choix du porte-monnaie plutôt qu’a un choix du cœur. Sinon, pourquoi changer une équipe qui a gagné haut-la-main sur Unseen To Creation et Revocation ?
Quelle surprise d’entendre ce troisième effort s’ouvrir sur une tuerie sans nom. Enfin si, elle s’appelle « Shining Redemption » et fait penser de loin à du Black Symphonique. En toute honnêteté, je pense d’ailleurs que c’est ce qualificatif qui dérange le plus. Les orchestrations et les atmosphères prennent le pas sur la bestialité et la haine. THE LEGION s’improvisent comme thanatopracteurs avec cette sortie toute brillante : ils sont ceux qui maquillent les morts. Hors, quand on prétend faire du Black Metal, les morts, ça se laisse six pieds sous terre et ça ne se décore pas de froufrous grotesques. Mais où est passée la destruction et l’envie de meurtre ? A l’écoute de certaines pistes, « A Toil Beneath The Skin » pour ne pas la citer, on se demande encore si c’est le même groupe qui a sorti deux œuvres majeures dans le passé. Le chant de Larz Martinsson est pauvret, il aurait mieux fait de rester à la basse. Peut-être aurait-il été plus utile que l’inexistant Andersson. Entre autres, sa piètre tentative d’imiter Niklas Kvarforth (SHINING) sur « A Curse For The Dead » rend cette composition à mourir de rire. Tout pareil pour « Man-Beast » qui, dans l’esprit et le sens du riff, est un plagiat du « Into The Fire » de KEEP OF KALESSIN. Pour le reste, on ne peut pas vraiment leur reprocher de tenter quelque chose de plus accessible. C’est seulement triste de voir un monument s’écrouler de la sorte. Certes, le toit du bâtiment était encore en construction mais les piliers semblaient solides. Aussi, cet album est plus ou moins sûr de plaire à ceux qui découvriront THE LEGION par son biais. Les claviers sonneront à leurs oreilles comme ingénieux et travaillés. En réalité, ils sont plats et sans intérêts, comme les pistes qu’ils garnissent (« Blood, Be Gone », « The Reaping Of Flesh And Blood »). Egalement, Emil leur apparaitra comme un batteur de génie, fidèle à lui-même. Il n’a jamais paru aussi essoufflé.
Que dire ? Que penser ? Si dans son apparence, A Bliss To Suffer revêt toutes les qualités d’un gros discours pompeux de Black moderne, son contenu est une grosse désillusion. Aux fans de la première heure, je ne leur conseillerais que trop de faire grâce de leur argent aux petits groupes de caves qui en ont réellement besoin. Peut-être que cela fera réfléchir les suédois sur l’irrationalité de combiner les mots « bonheur » et « souffrir » dans une même phrase…
Ajouté : Jeudi 14 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Legion Website Hits: 10209
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