NORBERT KRIEF (FRA) - Norbert "Nono" Krief (Juin-2011)
Nono… Un guitariste, une légende… De ses débuts au Club Med’ jusqu’à son album solo, un parcours hors norme et intègre, pour un musicien qui a toujours placé la simplicité au premier plan. Il était bien évident qu’une rencontre avec le bonhomme d’imposait à l’occasion de la sortie de son premier album solo, enfin seraient tentés de dire certains !
Car après plus de trente ans de carrière, on peut dire que cet effort s’est fait attendre, et à force de voir le sieur Norbert multiplier les collaborations (Johnny, Stevie, les reformations de TRUST entre autres…), on commençait à se demander quand un travail plus personnel finirait par voir le jour. C’est chose faite et Nono a très gentiment accepté de nous parler de cet album, sobrement intitulé Nono, dans lequel il se dévoile un peu plus, mais confirme aussi ce que l’on savait de lui… Car l’homme est aussi bavard dans la vie que sobre à la guitare, et si vous lisez les lignes suivantes, vous apprendrez beaucoup de choses importantes, mais vous aurez aussi droit à des anecdotes assez marrantes… Mais foin de long discours, ladies and gentlemen, let me introduce you, mister Norbert Krief, by himself !
Line-up : Norbert Krief (Chant, Guitare), Pat Llaberia (Guitare, Chant), Sylvain Combettes (Basse, Chant), Jimmy Montout (Batterie, Chant)
Discographie : Nono (Album - 2011)
Metal-Impact. Bonjour Nono et merci pour cette interview !
Norbert "Nono" Krief. Bonjour à vous Metal-Impact merci de m’accueillir !
MI. Et j’avoue que tu ne m’as pas convié n’importe ou, c’est quand même la classe ici (rires)
Nono. Ouais, bon c’est un hôtel classieux, mais c’est pour une bonne raison… J’avais un rendez vous avant juste a coté et j’ai un autre rendez vous après juste à côté de cet hôtel donc voilà c’est pas par euh, c’est pas par, comment dire, par crime ou par… voilà ! (rires)
MI. Donc je te pardonne d’avoir failli me faire mourir en essayant de traverser la route de l’autre côté, (rires) Mais bon, on est pas venu là pour parler de la circulation, on va parler de ton premier album solo ce qui est quand même assez incroyable après temps d’années de carrière qu’il ne sorte que maintenant ! J’aimerais que tu m’en parles un peu, que tu me dises comment il a été conçu, les thèmes de l’album, comment tu l’as enregistré, les textes, etc… Dis moi tout !
Nono. Alors je vais commencer par le début , ça fait je sais pas combien d’années exactement, mais ça fait de nombreuses années que j’y pense, qu’il est dans ma tête que je me dit, voilà un jour j’aimerais bien faire un album solo, pourquoi, parce qu’un album solo il y a quelque chose quand même de très égocentrique, ça porte ton nom, tout tourne autour de toi, t’es mis en avant tout seul, bon, et donc, en fait moi ca me trotte dans la tête tout simplement pas pour ça, pas par égocentrisme ou quoi que ce soit, simplement parce que voilà j’avais envie de faire un truc tout seul pour exprimer musicalement ce que je ressens je sais ce que c’est d’être dans un groupe, dans un groupe qui marche, je sais ce que c’est d’accompagner des artistes célèbres, j’ai pas mal d’expérience là-dessus. Ce qui à fait en sorte aussi, pourquoi j’ai pris beaucoup de temps en fait, c’est que j’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière depuis 30 ans maintenant de faire beaucoup de chose notamment TRUST et Hallyday et des tas de choses, des tas de collaborations avec plein d’artistes mais sa me trottait dans la tête…Pendant toutes ces années, faut savoir que j’ai toujours eu un petit studio à la maison, donc pendant toutes ces années j’ai quand même composé plein de titres, j’adore ça donc j’ai composé beaucoup beaucoup de choses, j’ai plein de choses dans mes tiroirs et puis à chaque fois évidemment vu le faite que j’ai beaucoup de chance de toujours faire de la musique, de travailler grâce à la musique depuis tant d’années, j’ai toujours à chaque fois repoussé parce que c’était pas vital pour moi. C’était absolument pas vital, ça me trottait dans la tête, mais c’était pas une priorité absolument nécessaire. Mais à force de l’annoncer - parce que à chaque fois je me disais, bon l’année prochaine je vais le sortir, là je vais m’y mettre donc, je disais bon l’année prochaine je sort mon album solo et je l’ai trop annoncé et ça à duré des années, des années, des années entre guillemets, j’ai failli l’appelé L'arlésienne (rires) et puis là d’un seul coup je me suis rendu compte que je l’annonçais encore et encore, et je me suis dit qu’il était temps de le faire vraiment. Donc si tu veux l’année dernière, l’été 2010, j’ai décidé de m’y mettre vraiment j’ai décidé d’arrêter les collaborations que j’avais en cours parce que j’ai la chance, je touche du bois.
La chance qu’on me sollicite souvent pour participer à des albums ou travailler avec un artiste sur son album, sur des chansons. J’aime beaucoup ça, parce que sa m’apprend beaucoup, ça m’enrichit beaucoup humainement et musicalement de travailler avec les autres, pour moi c’est beaucoup plus intéressant que de faire un truc tout seul, mais en même temps, il faut quand même que j’arrête, donc j’ai décidé de dire voilà, je fais plus rien, je me consacre totalement à mon album parce que quand on fait un projet, enfin notamment le mien, on a envie de s’y consacrer totalement.
Donc j’ai commencé si tu veux l’été dernier en 2010, ressortir tout ce que j’avais dans mes tiroirs depuis toutes ces années, j’ai commencé à écouter, pas tous les jours mais bon j’ai bien passé facilement 2 mois, c’est pour ça que je dis que ça n’était pas quotidien, j’ai pas passé deux mois tous les jours à écouter, mais pendant une période de 2 mois j’ai vraiment ressorti tout ce que j’avais, réécouté, fait un tri, fait une première sélection, après j’ai commencé à faire une première mouture d’album où je me suis aperçu que dans ma première sélection, il y avait beaucoup de médium, beaucoup de Blues, que ça pétait pas assez, donc je me suis dit c’est pas bon, j’ai refait un deuxième tri, j’ai refait une sélection un peu plus Rock, un peu plus rentre dedans, et puis une fois que j’avais tout ressorti, tout réécouté, je me suis dit en fait c’est con parce que j’ai évolué humainement, j’ai évolué musicalement, et je me suis dit qu’il valait mieux plutôt recomposer des choses là, et faire des choses que je ressentais sur le moment. Donc après avoir passé 2 mois à réécouter, j’ai gardé 4-5 morceaux sous le coude quand même, et puis je me suis remis à composer de nouveaux titres, donc j’ai re-maquetté chez moi d’abord, des nouvelles idées, et puis ensuite j’ai réfléchi, je pensais le faire en français au départ, je ne suis pas auteur, j’écris pas c’est pas mon truc, j’adore je suis très sensible au texte mais c’est pas mon truc, et j’ai sollicité des auteurs et puis notamment une copine qui s’appelle Daisy Faye qui est une nana extraordinaire, avec énormément d’expérience, une artiste, une musicienne, chanteuse, qui est une femme d’une soixantaine d’année qui à eu des graves problèmes de santé, mais qui est quelqu’un de très talentueux pour l’écriture, et très en phase avec ce que je ressens. Elle m’a fait quelques textes en français et puis après j’ai réfléchi, je me suis dit que j’aimerais bien faire quelques titres en anglais, parce que j’ai envie qu’il sorte en France et à l’étranger, et puis j’ai envie de jouer partout, pas simplement en France, alors j’ai commencé à maquetter, à poser des mélodies, à poser les textes en français, à poser des textes en anglais…Alors pour les textes en anglais, j’ai percuté, je me suis dit que j’avais un frère qui a 6 ans de plus que moi, qui vit en Angleterre depuis plus de 30 ans qui est aussi musicien - c’est lui qui m’a appris la guitare qui m’a mit le pied à l’étrier - je me suis dit que j’allais demander à mon frère de me faire des textes, en plus il adore ça, c’est donc mon frère qui a écrit les textes en anglais, et j’ai commencé à travailler sur tous ces titres, un mélange de français / anglais. J’en ai fait une bonne…on va dire entre 25 et 30 nouveaux titres, puis au fur et à mesure que j’avançais dans les maquettes j’ai fait un tri parce que je pouvais pas mettre 25 ou 30 titres, et j’avais envie de chanter, c’est quelque chose qui me tient à cœur, j’aime ça en fait, je trouve ça vraiment….C’est une sensation que j’aime beaucoup parce qu’on est pas dépendant d’un instrument, ça sort des tripes, c’est vraiment physique et j’adore ça c’est une de mes frustrations, mais bon j’en suis pas malade hein tout va bien ! (rires). Donc j’avais envie de me lancer dans le chant et j’ai commencé à poser des voix surtout en français parce que je préfère chanter en français qu’en anglais, parce que l’anglais c’est plus ou moins chiant, il faut faire attention à l’accent, aux prononciations et tout, alors que le français, c’est ma langue naturelle donc c’est tellement plus simple pour moi…J’ai commencé à poser des voix puis une fois que j’ai maquetté, j’ai élagué quelques titres, il m’en restait une vingtaine à la fin et puis une fois que j’ai commencé à poser mes voix , j’ai élagué encore parce qu’il le fallait et en fait il se trouve que j’ai supprimé quasiment tous les titres où je chantait en solo à part un ou deux, et en fait, il s’avère que j’ai gardé presque tous les titres qui étaient en anglais, et puis j’ai décidé de faire cet album en anglais tout simplement, donc sur l’album il ne reste qu’un titre en français tout le reste est en anglais, et étant donné que mon album est distribué par 13 Bis, qu’il est sorti dans une quinzaine de pays hormis la France, je travaille avec un tourneur qui s’appelle VERY SHOW qui va me faire tourner partout en Europe, voire plus loin, et donc je vais le faire quasiment en anglais même si il y a un titre en français c’est pas très grave…
Donc une fois que j’ai fait tout ce tri, je me suis retrouvé avec l’album qui est quasiment celui qui est sur le disque, sauf que j’en étais à une quinzaine de titres, j’en ai supprimé deux à la fin juste avant le mixage. Il a fallu que je passe à la phase enregistrement, donc là j’ai commencé à réfléchir, je savais déjà avec qui je voulais travailler parce que certes, c’est un album solo, mais je ne peux pas être tout seul sur scène donc il fallait que je monte un groupe autour de ce projet , j’avais déjà mes idées arrêtées sur le choix des musiciens, même si j’ai beaucoup d’amis musiciens et que le choix n’était pas simple, j’ai d’abord opté pour le critère humain parce que je sais ce que c’est de vivre avec un groupe, j’ai de l’expérience là-dessus, je sais ce que c’est de partir en tournée, le côté humain est extrêmement important, il est impératif d’avoir des affinités profondes avec les gens avec qui tu travailles pour que ça fonctionne bien. J’ai d’abord choisi ce critère là, puis mon deuxième critère c’était musical évidemment et il fallait que ça soit des musiciens qui me fassent kiffer musicalement, mais aussi qui chantent, pour la bonne raison que sur l’album il y a beaucoup de voix, des voix différentes, tout le monde chante sur l’album, Jimmy Montout qui joue de la batterie et qui chante, le guitariste Pat Llaberia qui fait de la guitare avec moi , enfin il n’a pas fait énormément de guitare sur cet album, mais il sera sur scène avec moi et qui chantera…Il a une voix d’ailleurs un peu similaire a celle de Mick Jagger et des connotations un peu stoniennes. Il y a le bassiste Sylvain Combettes qui chante sur l’album aussi. Plus mon frère qui à fait les textes, qui est chanteur, qui a un métier, mais qui à quand même un groupe de reprise des Beatles en Angleterre depuis presque 30 ans, et étant donné que c’est mon frère qui m’a fait tous mes textes en anglais, je me devais de l’inviter quand même à chanter sur l’album, il chante quatre titres, ensuite j’avais deux, trois amis que j’avais envie d’inviter, des amis proches - c’est assez une affaire familiale donc - hormis mon frère j’ai invités des gens que j’aime beaucoup et notamment quand je parle de famille, ma belle fille Adeline qui est une artiste , qui vit à Londres depuis trois ans qui fait dans l’Electro Pop, chante aussi et a fait deux interventions sur l’album sur deux titres, et j’ai invité mon ami Eric Bamy qui était choriste sur Hallyday pendant toute la période où j’étais avec Johnny, c’est un ami très proche donc je l’ai invité aussi.
MI. On l’a vu à la télé y’a pas longtemps d’ailleurs…
Nono. Tout à fait.
MI. Si je ne dit pas de bêtise...
Nono. Tout à fait sur « La France à un incroyable talent », il est arrivé en finale d’ailleurs ! Et j’ai une copine, qui chante merveilleusement bien et qui joue du saxophone qui s’appelle Dalida Chaïr sur l’album et un vieux copain à moi qui s’appel Fred Guillemet qui à fait partie de TRUST à une époque et qui est venu faire des basses additionnelles sur quelques morceaux, j’ai mon copain Thierry Tamain qui à aussi fait partie de l’orchestre de Johnny à l’époque où j’y étais, qui à fait une partie Rhodes ET de piano sur un morceaux et un copain batteur que j’ai invité, qui s’appelle Alex Place et qui fait de la batterie sur le morceau « She is burning up my bed », voilà…Et donc nous voilà en phase d’enregistrement en fait…J’avais tout maquetté mais je voulais que cet album soit live, en fait ça fait des années que je l’annonce mais je n’ai pas mis des années à l’enregistrer, il s’est fait relativement vite puisque j’ai commencé les enregistrements en janvier de cette année, ça c’est étalé sur un mois, on a enregistré tous les morceaux quasiment en live, sauf deux titres, sur les cinq vieilleries que j’avais gardées et sorties du tiroir, un petit instrumental assez court qui s’appelle « Wavedream », que j’ai enregistré en 1986, il y a donc très longtemps, et que j’ai gardé tel que je l’avais enregistré à l’époque…
MI. Tu ne l’as pas réenregistré ?
Nono. Non pas du tout, je l’ai pris tel qu’il était dans mon tiroir…
MI. C’est impressionnant parce qu’on s’en rend pas du tout compte…
Nono. Non mais il est pas très compliqué, deux guitares sèches, un orgue, ça suffisait, et je trouvais qu’il sonnait bien tel quel, alors je l’ai gardé comme ça, et l’autre titre que j’ai gardé de mes anciens morceaux c’est « Charter 68 », que j’ai du faire en 98 ou 99 il me semble, mais celui là je l’ai pré arrangé, rejoué et réenregistré… Mais tout le reste a été fait live en studio, c'est-à-dire la base basse/batterie/guitare, une partie des voix, une partie des soli, des chœurs, on a quasiment tout fait live en studio, et une fois achevé, je suis rentré à la maison et j’ai fait le tri la dedans, le tri dans les bonnes prises, comme on avait fait à chaque fois 4/5 prises de chaque, j’ai donc réécouté chaque prise, ce qui m’a pris un peu de temps, j’ai choisi les meilleures versions basse/batterie, puis les meilleures rythmiques guitare, j’ai gardé des solos live, d’autres, que je ne trouvais pas terrible, je les ai refaits à la maison, même principe pour les parties de voix. Ca a été assez rapide, tout ça c’était en janvier, j’avais annoncé la sortir fin février, puis mars, et puis j’ai pris du retard alors j’ai repoussé, parce que je peaufinais, et puis je suis passé à la phase mixage, chez moi, sur une vieille console MCI analogique, avec peu de matériel en périphérique, deux reverbs, deux compresseurs et j’ai mixé l’album tel qu’il était, brut de pomme…
MI. Alors moi, ce que je retiens de ce que tu as dit, parce que j’écoute les réponses mine de rien, tu as donc chanté avec ta belle fille une chanson qui s’appelle « Elle met le feu à mon lit », donc ça c’est fait…
Nono. (Rires), Non faut pas l’interpréter comme ça…
MI. Mais ce que je retiens aussi, c’est qu’il y a quand même un paquet de morceaux que tu ne nous a pas fait écouter, c’est dommage quand même, y’a-t-il un moyen de les récupérer, tu vas faire une suite…
Nono. J’ai gardé quatre morceaux qui font partie des bonus, accessibles via une plage interactive de l’album, qui t’emmène sur un site ou pour l’instant un titre est disponible, je vais alimenter les titres au fur et à mesure, dans quelques semaines un autre morceau sera dispo, puis un troisième, puis un quatrième, ce qui fera que les gens qui auront acheté l’album auront quatre titres en plus, plus des clips car j’en ai tourné quatre, plus le making-of de l’album, pour lequel j’ai filmé les séances studio, du live, la séance photo de la pochette, le making-of des clips, ce qui fait donc pas mal de bonus à mettre, et pour ce qui est du reste des morceaux sur les 20/30 que j’avais sélectionnés, ils traînent encore dans mes tiroirs, mais j’ai pas l’intention d’attendre encore vingt ans pour sortir un autre album ! J’ai envie d’aller très vite, d’une part parce que le temps lui aussi passe très vite, j’estime que la musique est devenue un produit de consommation, dématérialisée, qu’on achète avec un téléphone portable, la durée de vie d’un titre ou d’un album est très très brève aujourd’hui, j’estime même que la durée de vie d’une chanson est de seulement 24 heures, les mecs écoutent un titre et ils passent à autre chose…Et de ce fait là, le marché du disque s’est effondré, les ventes sont là pour prouver que ça devient très difficile, il ne faut donc pas prendre six mois pour faire un album, il faut le faire en quelques jours, et j’ai donc l’intention – si je peux y arriver – minimum un par an, j’ai l’intention de faire ça très rapidement, live avec mon groupe en studio, donner beaucoup, se faire plaisir, car cet album, je ne vais pas le cacher, je l’ai d’abord fait pour moi, pour me faire plaisir. Il fallait qu’à la base, je prenne plaisir à l’écouter et que j’en sois satisfait. Et c’est le cas. Maintenant il est sorti, il ne m’appartient plus, mais il était vital que j’en sois fier, parce que dans le passé, j’ai vécu des expériences négatives, où je sortais de studio en étant déçu, notamment pour TRUST, niveau production, mixage…
MI. Alors tu dis que tu l’as enregistré pour te faire plaisir, et c’est vraiment ce qui ressort quand on l’écoute… Alors évidemment il est sorti sous ton nom, Norbert KRIEF, le titre est ton surnom, mais on sent que tu as vraiment voulu partager des choses avec tes musiciens, mais aussi avec ton public… Et du coup, on sent que c’est plus l’œuvre d’un groupe que d’un musicien solo…
Nono. C’est tout à fait comme ça que je le voyais, je ne voulais pas d’une part faire de démonstration technique, j’estime en toute modestie ne rien avoir à prouver au niveau guitare, il y a beaucoup de guitaristes que j’admire au niveau national et international, mais moi, je sais où j’en suis, je n’avais pas envie de dire aux gens « Voyez ce que je suis capable de faire avec une guitare ! », ça n’était pas le but…
Mon objectif était de partager, de me faire plaisir d’abord à moi, et partager ça avec le groupe et les invités qui sont sur l’album, et de prendre du plaisir en l’enregistrant, on s’est vraiment fendu la gueule en studio, et c’était vital qu’on prenne du plaisir, parce que c’est le meilleur moyen de faire plaisir aux autres…
MI. Personnellement, je trouve que le mot qui se dégage de l’album, c’est « fun »…
Nono. Exactement, rien qu’au niveau de la pochette avec ce clown qui fume le cigare, bon, la bouteille on ne la voit pas trop pour des raisons évidentes, mais c’est une bouteille de Jack Daniel’s, ce que je trouve Rock n’Roll, mais c’est un clown parce que ça fait rire les enfants, voire les adultes, ça retranscrit l’intérieur de l’album… Et la rondelle en elle-même – il y a des gens qui trouvent ça de mauvais goût, mais les goûts et les couleurs ça ne se discute pas – je la trouve assez fun, la nana qui est sur les toilettes la culotte baissée, avec moi derrière avec une guitare, c’est là juste pour montrer que je ne me prends pas au sérieux, que je suis juste là pour m’amuser, et partager le plaisir…
MI. Rassure moi, l’image de la rondelle, ça n’est pas pour nous dire que ça te fait chier de jouer de la guitare…
Nono. Non, c’est vraiment pour dire aux gens de ne pas me prendre au sérieux…
MI. Il n’empêche que même pour un album fait pour le fun, on a un produit qui tient sacrément bien la route…En écoutant ce disque, ce qui m’a frappé aussi, ce sont ces influences Rock US – pas celles des années 80 bien sur – mais celui de la fin des années 70, très mainstream. Est-ce que c’est une influence pour toi ? On pourrait aussi parler de ce concert que tu vas faire avec deux figures emblématiques du genre, JOURNEY et FOREIGNER…
Nono. L’analyse que tu donnes de l’album est juste, même si ça n’était pas délibéré pour moi de faire du Rock des années 70 et 80, c’est assez inconscient, je n’ai pas réfléchi à ça, mes influences évidemment remontent aux années 70, les groupes que j’ai découverts quand j’étais jeune, les STONES, LED ZEP, CACTUS, MOUNTAIN, les débuts de JOURNEY et FOREIGNER, et ces influences sont inconsciemment dans ma tête, et évidemment, c’est un album Rock ! Je ne me suis pas dit que j’allais faire un album foncièrement Rock, je voulais faire un album dynamique, qui ait la patate, qui soit fun et qui soit aussi une forme de voyage, je précise qu’il n’y a pas de blanc entre les morceaux, ainsi si on veut se faire plaisir on peut l’écouter du début à la fin, je voulais qu’il y ait une continuité et qu’il soit très Rock…
MI. Oui c’est vraiment l’impression que ça donne, une unité avec quand même des morceaux très différents les uns des autres, qui m’a fait penser à un trip en bagnole… Pour cet album tu as collaboré avec des femmes comme on le disait tout à l’heure, ton premier projet solo c’était TOUCH avec Stevie dans les années 90, c’est quelque chose que tu aimes cette collaboration avec des femmes ?
Nono. Je suis sensible aux voix féminines, depuis Janis JOPLIN, je suis aussi sensible aux voix masculines, je suis tout simplement sensible aux voix…J’ai effectivement sorti un album en 1994 je crois, qui s’appelait Touch, mais ça n’était pas un album solo, c’était une collaboration, avec une chanteuse et un producteur, qui a produit Tina Turner et d’autres artistes célèbres, un gros budget, mais cet album est passé complètement inaperçu, notamment parce que le PDG d’EMI a quitté sa place, et à partir de ce moment là, tous les projets de la maison de disques restent en stand-by, on a du faire une ou deux interviews pour la sortie de l’album et c’est tout…Ca fait partie du passé, c’est pas grave…C’était un album plus Pop-Rock que Rock, mais je le trouve toujours assez bon.
MI. Tu n’aurais pas dans l’idée de le ressortir par hasard…
Nono. Il appartient à EMI, mais je ne suis pas trop dans le passé, ce qui m’importe c’est le présent et l’avenir…Mais ça vaudrait peut être le coup de le ressortir effectivement…
MI. Il y a du Rock sur cet album, mais on sent quand même une grosse base de Blues – ce qui n’est pas anormal vu que l’un découle de l’autre – est ce que le Blues c’est quelque chose d’important pour toi ?
Nono. Ce sont mes origines, mes bases, j’ai commencé avec mon frère qui a six ans de plus que moi et qui m’a fait écouter mes premiers albums de Blues, c’est ça qui m’a touché, Muddy Waters, BB King, et c’est là que j’ai accroché sur la sensibilité de la voix, de la guitare, c’est inconscient, mais ça fait partie de mes racines, j’aime le Blues qui est la base de beaucoup de choses et pas seulement du Rock, et ça se ressent certainement dans mon jeu de guitare, dans certaines compos, mais je ne voulais pas faire un album de Blues, je voulais faire un album de Rock. Mais pourquoi pas un jour faire un album de Blues…
MI. C’est comme la reprise de CANNED HEAT… Pourquoi avoir choisi ce morceau qui a quand même été taquiné plusieurs fois ?
Nono. J’étais en train de mixer l’album qui était terminé, et je me suis aperçu qu’il n’y avait pas beaucoup de ternaire – que j’aime beaucoup, le Boogie et tout ça – et je me suis dit que j’aurais du rajouter un morceau Boogie ternaire, j’en avais dans mes tiroirs évidemment, et puis au final je me suis dit que j’aurais du aussi faire une reprise, parce que j’aime bien reprendre des morceaux qui nous ont touché et qui nous plaisent beaucoup, et j’ai donc décidé de réfléchir…
Dans le Boogie ternaire, qui est ce que j’aime beaucoup et que je pourrais reprendre…J’ai d’abord pensé à STATUS QUO et à quel morceau je pourrais reprendre d’eux, et puis j’ai laissé mûrir toute la nuit, et en me réveillant j’ai tilté, j’ai pensé à CANNED HEAT, « On The Road Again », parce que le titre me plaît, car je suis sur la route à nouveau avec mon projet, alors le matin j’ai appelé les copains, je leur ai dit de venir au studio, ils étaient tous dispo, j’ai arrêté de mixer l’album, on s’est installés, on l’a répété cinq six fois, on a arrangé ensemble la version, il fallait lui tordre le coup pour trouver un nouvel arrangement, j’ai appelé mon pote Bako, parce que Greg Zlap n’était pas dispo – j’ai oublié de le nommer d’ailleurs, un formidable harmoniciste qui a joué sur l’album – on a arrangé le morceau en une heure, on a fait trois ou quatre prises, ça a pris en tout deux heures, deux heures et demi, j’ai mixé dans la foulée en une heure, il est live de chez live, aucun overdub…
MI. Malgré toutes les versions déjà existantes, tu as réussi à en faire un titre perso…
Nono. Oui, j’en suis assez content, c’est vraiment une version de groupe, on l’a arrangée ensemble, c’est spontané live en studio, et j’ai dit aux copains après que le prochain album serait fait comme ça, en deux jours… C’est pour dire que c’est jouable ! Bon, là, le titre existait déjà, on avait pas à le composer, mais une fois qu’un titre est composé, c’est très rapide, on se retrouve avec les copains en studio, et c’est pour ça que le prochain on va le faire en quelques jours…
MI. Justement en parlant de studio, tu as utilisé quel matos, guitares, amplification ?
Nono. J’ai surtout utilisé mon modèle signature Fender, ma « Nonocaster », mon nouveau modèle signature Gretsch, parce que ce sont deux guitares que j’ai conçues, donc autant s’en servir et en plus j’en suis très content, elles sonnent vraiment bien, et puis après, pour des couleurs un peu différentes, il y a une guitare Ninon, sur « Charter 68 », un petit peu de Gibson sur « She is burning up my bed », une autre Gretsch, une classique country, un petit coup de Dobro par ci par là…
Pour les amplis, Fender uniquement, mon Prosonic et mon Tube Master, mon pré ampli Stevens que j’ai depuis au moins vingt ans, j’ai fait des soli dessus à la maison, branché sur un speaker simulator Palmer, tout ça en direct console…
Deux trois petits bouts avec un ampli qui s’appelle DV Mark, quelques grosses pédales Line 6, les MM4, les FM4, DL4, quelques pédales Visual Sound, ma vieille Wah-Wah Colour Sound de 69, avec laquelle j’ai fait « L’Elite », je l’ai toujours ! Celle là je la garde tout le temps, d’ailleurs elle n’est pas dans mon pédalier, elle est séparée, elle voyage toujours avec moi !
Après l’enregistrement s’est fait chez moi en numérique, avec Logic Pro, en studio on a bossé sur Pro Tools et on a transféré, par contre j’ai mixé sur une vieille console analogique, une MC-LGH600, une trente six voies inline pour ceux que ça intéresse…Avec des périphériques à lampe, genre Tubtech…
MI. On va parler de la tournée…Tu nous disais qu’avec XIII Bis tu avais des ouvertures internationales, alors comment ça va se passer pour toi dans les mois à venir, outre le gros concert avec JOURNEY et FOREIGNER et tout ce qui va venir après bien sur…
Nono. On a fait notre tout premier concert il y a une dizaine de jours, à Marcq-En Bareuil près de Lille, j’ai partagé l’affiche avec les PRETTY THINGS et TEN CC, on a fait un concert d’une heure et demi, ça c’est super bien passé, la salle était pleine, c’était notre premier concert donc on était un peu stressés, mais l’accueil était chaleureux ce qui nous a rassuré, on a pris énormément de plaisir à jouer. Et perso, j’ai aussi pris beaucoup de plaisir à chanter, parce qu’il faut préciser que les chansons que mon frère chante sur l’album, c’est moi qui doit les chanter live. Le prochain concert c’est effectivement la semaine prochaine, au Palais des Sports de Paris, porte de Versailles, là je suis en première partie, on ne va jouer que trente minutes, mais c’est avec JOURNEY et FOREIGNER, deux groupes que j’ai beaucoup aimés, j’ai beaucoup aimé la première époque de JOURNEY quand ils étaient plus Rock, que la période Pop-FM qu’ils ont connu par la suite.
FOREIGNER, j’ai déjà croisé Mick JONES plusieurs fois, qui a été guitariste de Johnny, ce qui nous fait un pote en commun, et ça va être pour nous un test, d’affronter le public parisien, on est ravis de le faire, ça va être frustrant parce qu’on ne joue qu’une demie heure…Je vais faire un showcase à Paris le 8 octobre, pour présenter l’album à la presse, aux médias et au public aussi, au Divan du Monde avec plein d’invités, je compte bien me faire plaisir…
Je vais aussi jouer à Nice le 20 juillet, je partage l’affiche avec Louis Bertignac, c’est la première fois qu’un ex TELEPHONE et qu’un TRUST vont se partager la scène, alors on me demande si je vais taper le bœuf, pour moi c’est évident, et c’est un tel plaisir de jouer avec Louis Bertignac, maintenant faut voir si il est partant… Mais toutes les dates sont sur mon site, nonokrief.com et sur mon myspace, après, il me semble que le 23 juillet c’est en Corse, où je partage l’affiche avec Iggy POP, après je vais jouer à St Julien en Genevois, près de la Suisse, je serai en tête d’affiche, je joue aussi dans une salle dans le Midi, et pour le reste il vaut mieux consulter les sites en question…
Il faut dire que l’album est sorti le 6 Juin, et que pour trouver des dates l’été c’est très difficile, parce que tout est déjà booké, ma tournée qui va commencer en octobre se prépare et va s’étendre jusqu’à l’été prochain, en France, en Suisse, en Allemagne, à l’étranger, j’ai en prévision des dates à Londres, à New York, on est en train de travailler sur l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Amérique du Sud, j’ai l’intention d’aller jouer partout, même si je fais des petits clubs, je m’en fous, moi ce qui m’importe c’est de jouer, j’en ai énormément envie, c’est la récompense ultime d’un musicien qui a choisi de faire ce métier, c’est d’être sur scène, c’est le moment de vérité…
MI. En parlant de tournée, vous deviez jouer au Hellfest… Qu’est ce qui s’est passé ?
Nono. On a déjà répondu, via un communiqué de presse qui était assez succinct, mais je peux m’expliquer maintenant, un peu plus longuement… Il s’est passé une chose très simple, les orgas du Hellfest ont contacté TRUST en début d’année, pour participer à ce concert qui a eu lieu le 18 juin 2011, on en a parlé avec Bernie et notre manager, surtout au niveau des disponibilités entre Bernie et moi, il s’est avéré qu’on était assez libres, mais les orgas du Hellfest ont été assez pressants, ils voulaient une réponse définitive, on s’est un peu emballés en donnant un premier accord, Bernie et moi on était partants à 100%, c’était l’opportunité de faire un gros festival qui attire beaucoup de monde avec des supers groupes, mais il se trouve que quelques semaines après, Bernie a eu une confirmation pour son tournage, et pour lui c’est important aussi de faire du cinéma, il ne pouvait donc pas être aux deux endroits au même moment, je dirais donc qu’on a un peu merdé la dessus, j’en assume la responsabilité, en m’engageant auprès des orgas du Hellfest en garantissant notre venue, mais ils ont insisté pour confirmer notre venue très vite malgré mes avertissements, et six mois à l’avance c’est beaucoup, mais j’ai quand même donné mon feu vert…Tout ça pour les rappeler la semaine suivante pour m’excuser de notre non participation…Mais j’ai préféré le faire tout de suite que de l’annoncer une semaine avant le concert.
Donc nous l’avons annulé très rapidement ce concert pour des raisons de disponibilités. Je le regrette sincèrement, et j’en profite pour m’excuser auprès des gens – mais il n’y en a pas tant que ça parce qu’on a annulé très vite – qui avaient acheté leur billet uniquement pour voir TRUST, mais en même temps, il y a des tas de groupes au Hellfest, je m’excuse mais en même temps, que dire d’autre…
MI. En l’occurrence c’est juste un problème de communication…
Nono. Tout à fait, voilà. J’assume ma part de responsabilité, mais les orgas du Hellfest ont aussi leur part, dans le sens où ils se sont un peu précipités, et il aurait mieux valu prendre un peu plus de précautions, tout du moins signer un contrat, car nous n’avions rien signé, ça n’était que des paroles…Moi quand j’annonce une date sur mon site Internet, c’est que j’ai signé et que je vais la faire…J’ai pas mal de dates qui sont prévues, et confirmées, mais tant que je n’ai pas une trace écrite de mon tourneur Very Show, je ne l’annonce pas…
MI. Tu parlais tout à l’heure de l’évolution de la musique et d’Internet, toi dont la carrière a commencé à la fin des années 70, comment as-tu vu l’évolution du Rock depuis quarante ans, et surtout l’évolution du marché de la musique, qui est passée du vinyle au CD, et du CD au Mp3 ?
Nono. Ce sont donc deux questions…L’évolution du Rock, c’est qu’il y a toujours plus de groupes ! Ca existe toujours, comme le Jazz, le Blues et le Metal, et comme le Rap qui est devenu un genre à part entière, les gens croyaient que c’était une mode qui allait passer, mais non. Ce qui est bien et moins bien à la fois, c’est qu’il y a énormément de groupes, et on est donc assez inondés, et pour faire son choix ça devient difficile, quand j’étais jeune dans les années 60/70, il n’y avait pas Internet, pas de téléphone portable, il n’y avait pas tant de groupes que ça, on était à l’écoute des groupes existants. Mais finalement tant mieux, plus on est de fous, plus on rit ! Quant à l’évolution du système et du marché du disque, je suis pour, parce qu’on ne peut pas y faire grand-chose, je trouve qu’Internet est un outil extraordinaire, avec aussi un côté dangereux. Je ne vais parler que de musique, parce qu’il y a d’autres côtés très dangereux sur Internet, des choses plus vicieuses… Il se trouve qu’un jour, on a dit aux jeunes, voilà, vous avez un outil, vous pouvez télécharger de la musique gratuitement…Je n’en veux pas aux jeunes qui ont téléchargé, on les a autorisé en quelque sorte, mais le marché du disque s’est cassé la figure, et c’est triste…Triste parce que les ventes se sont effondrées, les artistes ne vendent plus de disques, j’ai parlé des six mois qu’il m’a fallu pour faire mon album, ça ne vaut plus le coup, parce que si c’est pour vendre une poignée d’albums…
L’avantage, c’est que tous les artistes se sont remis à faire de la scène, c’est le côté positif de la chose de pouvoir revoir tous ces groupes qui avaient arrêté la scène.
MI. Et du coup ça déclenche des records d’affluence…
Nono. Tout à fait, mais du coup, les places de concert augmentent aussi, ce que je ne trouve pas normal, et à la limite de l’indécence, quand je vois des places à 80, 150 voire 200 euros, moi à ce prix là, je mettrais des bouteilles de champagne sur chaque fauteuil, jamais je ne vendrais des places à ce prix là, et tu peux l’écrire, je trouve ça intolérable…Après pour l’évolution technique, comme tu l’as dit, on est passé du vinyle au CD, puis au Mp3, voire à du complètement dématérialisé parce que ce sera intégré à un téléphone portable, ça finira par être intégré à des cartes bancaires, voire à des puces qu’on nous implantera sous la peau avec notre carte d’identité, c’est l’évolution, tu n’y peux rien…Par contre le vinyle est toujours là, il revient, et mon album sort d’ailleurs en vinyle, il sera disponible pendant ma tournée au stand du merchandising, et en vente sur mes sites Internet…Je pense que c’est un bel objet plus joli qu’un CD…
MI. Deux petites choses pour terminer…J’aimerais revenir sur deux moments de ta carrière très précis, tes débuts au Club Med, et ce fameux dernier concert à Ploubalay…
Nono. Le Club Med pour moi ce sont de très bons souvenirs, ma première expérience professionnelle en tant que musicien…Je quittais l’école et je me suis retrouvé sur scène dans un Club Med à jouer de la musique…C’était du fun, on s’est amusé, on a pris notre pied…Et deuxième raison, c’est que c’était la meilleure école selon moi pour un musicien, c’était ce que l’on appelle « faire du bal »…On avait un second guitariste qui prenait l’accordéon, c’était le quart d’heure musette, un quart d’heure Bossa-Nova, musique Sud Américaine, une demi heure Rock, une demi heure Jazz, et tu es donc obligé de toucher un peu à tout, et ça m’a beaucoup appris, parce que faire du bal c’est la meilleure école au monde. Mais je t’avouerais sincèrement qu’au bout de six mois, j’en ai eu marre (rires), parce que ce qui me faisait kiffer, c’était le passage Rock durant lequel on reprenait du LED ZEP, un peu de SANTANA, un peu de DEEP PURPLE…Et c’était trop court pour moi, même si avec le recul je suis content d’avoir tant appris sur d’autres styles musicaux…
Et j’ai rencontré quelqu’un au Club, qui s’appelle Bruno Recrosio, qui est devenu un ami, je lui ai dit que je ne voulais pas rempiler au Club, que je voulais monter à Paris chercher des musiciens pour monter un groupe de Rock, je lui ai donc dit « si tu connais un groupe qui recherche un guitariste… ».
Je suis rentré à Paris, j’ai eu un coup de fil de Bruno qui me disait qu’il connaissait un groupe à Nanterre qui cherchait un guitariste, je me suis déplacé, je les ai rencontrés, Bernie Bonvoisin et Raymond Manna, et puis voilà…
Et pour ce fameux dernier concert de TRUST, pour autant que je m’en souvienne, on était tous assez tristes, il y avait une atmosphère assez spéciale dans les loges, même sur scène, parce qu’on savait que Bernie allait annoncer que c’était notre dernier concert, qu’on arrêtait…Je le dis maintenant, c’est surtout Bernie qui voulait arrêter, même si on en avait tous un peu marre…Et puis Bernie et moi, c’est une longue histoire, je le dis toujours c’est comme un couple, y’a des hauts et des bas, et quand ça ne va plus, le couple se sépare…Quand on n’en peut plus l’un de l’autre…On voyageait dans des bus séparés, Bernie et moi on ne se parlait plus, on se disait bonjour et au revoir sur scène, on a été honnêtes, on aurait pu continuer à faire des disques et gagner du pognon, mais il valait mieux arrêter…Il s’avère qu’après on s’est reformés X fois, une, deux, trois, je ne sais plus, dans les années 80 pour le Live, mais on s’est séparés juste après, puis pour Europe et Haines, puis en 2006…
MI. Merci Nono pour cette interview qui sera la plus longue de ma carrière !
Nono. Du coup je te fous dans la merde pour la retranscription ! (Rires)
MI. Un dernier mot ?
Nono. Bien sur, merci à Metal-Impact pour cette interview, et je l’espère, à très bientôt sur les routes !
Ajouté : Mardi 17 Janvier 2012 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Norbert Krief Website Hits: 16139
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