DYSFUNCTIONAL (FRA) - John Stone Lives (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 1er juin 2011
Pays : France
Genre : Death Metal progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
Mes aïeux, que d’éloges sur ce premier album des nantais de DYSFUNCTIONAL ! John Stone Lives, voilà donc un disque qui aurait le mérite de faire converger les avis ? Et français en plus ? Sans rire. Il convient d’abord de présenter ces sympathiques nantais comme il se doit, sans passer sous silence deux apparitions au Hellfest, éditions 2009 et 2011 ainsi qu’un CD livré pour ceux qui l’auraient commandé, dans un merveilleux digipack aux graphismes plus que convaincants. Pour les autres qui rechigneraient à débourser leurs quelques économies nécessaires pour faire glisser leurs doigts sur ce bel objet, DYSFUNCTIONAL offre une solution de rechange en vous proposant de le télécharger gratuitement sur leur site officiel. Qu’on aime ou pas leur musique, reconnaissons la démarche comme louable quand certains font payer des prix exorbitants pour de vulgaires démos. Peu importe au final puisque cette sortie ne laissera personne sur le carreau.
Ses atouts tiennent en deux couples de mots : créativité et modernité, expérimentations et fusions. Les tendances actuelles vont vers un détachement du Metal traditionnel, c’est-à-dire que les groupes les plus jeunes font ressentir dans leur musique ce besoin de s’éloigner des classiques, sans pour autant les renier. Etre un bon clone ne suffit plus. Et pour cela, quoi de mieux que de ranger son Metal derrière un bouclier de cérébralité ? C’est ce que propose DYSFUNCTIONAL, en faisant copuler des bases très Death avec les innovations et les techniques tortueuses du Mathcore, du Djent, du Post-Hardcore ou même du Groove Metal. Ce mélange à la fois tonique et déconcertant s’en retrouve hautement parfumé, un peu comme un pot-pourri. Composé de différents bourgeons et racines, son odeur envoutante n’en est pas moins naturelle. C’est d’ailleurs assez fabuleux pour une formation qui revendique sa modernité, pour ne pas dire qu’elle est entrée de plain-pied dans une sphère d’haute-technologie, d’arriver à déjouer le piège du synthétisme aussi facilement. Tout est à la fois simple, mais complexe. Les structures s’entortillent comme des serpents visqueux autour d’un riffing acrobatique et d’une basse ronronnante et rassurante. La violence typique du Death est domptée par la malice des interludes atmosphériques (« Scuba » ou « Autumn ») qui ne sont pas sans évoquer PERIPHERY ou CYNIC. La production très franchouillarde pour sa part, ira serrer la pince aux Duplantier, mais quoi de plus étonnant quand on a Rémy Boy aux manettes pour le mixage (GOJIRA, DARKNESS DYNAMITE) ? De bien belles influences s’invitent sur ce scud, mais n’allez pas penser que DYSFUNCTIONAL est un projet impersonnel ! Leur coup de griffe laisse déjà une sale cicatrice puisque la polyrythmie est élevée au rang d’idole, au même titre que le progressisme qui bien souvent, fait que des morceaux aux contours stables se cassent la gueule sans crier gare. Seule ombre au tableau, ce John Stone Lives n’est pas des plus accessibles. Pire encore, des formes de redondances viennent s’immiscer vers la fin de l’effort et apportent leur lot de confusion.
Ce n’est pas assez pour faire chuter ce full-lenght du piédestal sur lequel il s’est installé. Fort d’une technique magistrale et d’une inventivité remarquable, il parachute DYSFUNCTIONAL dans le petit monde du Metal intellectuel, aussi brillant que culoté. En évitant le piège de tomber dans le futurisme, les délires sci-fi ou la trop haute complexité, les nantais devraient parvenir à tirer leur épingle du jeu, au moins au niveau national. Pour ce qui est de conquérir les marchés étrangers, ils sont bien plus exigeants et demanderont à coup sûr un peu plus de sagesse et de construction dans leur jeu. Mais tout vient à point…
Ajouté : Mardi 14 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Dysfunctional Website Hits: 10768
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