FEAR FACTORY (usa) - Hatefiles (2003)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 31 mars 2003
Pays : Etats-Unis
Genre : Cyber Metal
Type : Album
Playtime : 18 Titres - 75 Mins
2003. L'Usine a fermé depuis plus d'un an. En liquidateur consciencieux Roadrunner Records continue d'écouler les derniers stocks pour le plus grand bonheur des fans. Cette fois, nous n'avons pas droit à un autre album oublié mais à l'habituelle compilation de raretés hétéroclites, réalisée - excusez du peu - par Monte Conner, vice-président de Roadrunner qui a signé à peu près tous les grands noms du label.
Balayant la majeure partie d'une carrière déjà bien remplie, Hatefiles est avant tout l'oeuvre d'un fan destinée aux fans purs et durs: plutôt que de réunir tout ce que le groupe a enregistré comme faces B et titres supplémentaires pour les éditions limitées de ses albums, tout passionné digne de ce nom les possédant déjà, Conner a préféré se focaliser sur des versions alternatives et remixes des plus grands hits de Dino and Co. Passionnant pour les exégètes du groupe, ce choix ne manquera pas de frustrer le simple amateur à la recherche de nouvelles chansons.
Sur les 18 titres rassemblés ici, il n'en trouvera que 4 en début d'album, toutes issues de jeux vidéo, un média que FEAR FACTORY a beaucoup exploité pour promouvoir sa musique. Et encore, les deux morceaux tirés du jeu "Demolition Racer" sorti en 1999 verront leurs meilleurs passages recyclés sur l'album Digimortal. Quant à "Frequency", compo brouillonne et pas très bien produite, son seul intérêt est d'avoir figuré sur le jeu du même nom, précurseur de la célèbre franchise "Guitar Hero". Les historiens du jeu vidéo apprécieront, les autres lui préfèreront "Terminate". Mélodique et plus lent que les compos habituelles de FEAR FACTORY, c'est un titre efficace qui permet au groupe de réaliser son rêve de toujours : participer à la B.O. d'un Terminator... Ou du moins à l'une se ses adaptation vidéo-ludiques (on fait ce qu'on peut...).
Après ces 4 "nouveautés" on passe à la partie éducative de cette compilation.
Leçon numéro 1 : la radio conduit au formatage.
Conçus pour être diffusés en radio, les mixes alternatifs de "Invisible Wounds" et "Resurrection" apparaissent cruellement estropiés, le premier ayant perdu le passage hurlé qui faisait une grande partie de son charme, sans doute trop violent pour la ménagère de moins de 50 ans, et le second ayant vu ses couplets rabotés à la hache pour respecter le format étriqué de 4 minutes. Après avoir été témoins de ce spectacle dégradant, imaginez à quoi pourraient ressembler les albums de LINKIN PARK s'ils n'avaient pas été entièrement réalisés selon cette méthode...
Leçon numéro 2 : un producteur peut tout changer.
On s'en était déjà aperçu avec Concrete l'année précédente. Cette fois, la preuve est faite avec deux extraits de Demanufacture, album initialement produit et mixé par Colin Richardson avant d'être retravaillé par Rhys Fulber. Ce sont donc les versions non retouchées de "Zero Signal" et "Body Hammer" qui sont livrées en pâture à nos oreilles d'experts, pour un cruel jeu des 7 erreurs. Comme à son habitude, Richardson s'y révèle incapable de gérer les errements d'un chanteur inconstant. Et voilà notre brave Burton qui nous massacre le fabuleux "Zero Signal" avec un couplet sur lequel il vaut mieux ne pas s'étendre. Ouf! On l'a échappée belle!
Leçon numéro 3 : FEAR FACTORY en live, c'est pas top.
Cette collection de raretés ne serait pas complète sans son petit live de derrière les fagots. Non retravaillée, cette version de "Replica" n'est ni un modèle de constance rythmique ni de justesse. Pourtant, par son aspect rentre-dedans, "Replica" est un titre qui se prête fort bien à une interprétation sur scène. Mais tous ceux qui ont vu FEAR FACTORY en concert le savent : ce n'est pas le point fort du combo.
Leçon numéro 4 : Techno Hardcore = lobotomie
- Hé, Jacky!... euh, Gino!... Enfin, toi là-bas avec la golf vert-fluo qui touche par terre! Tu t'en souviens de Remanufacture ?
- Gnééé!
- C'est bien. Et c'était quoi ton morceau préféré sur Remanufacture ?
- Gnéé... T-1000... Boum boum ! Agaaaa !
- Tu vas être content, on t'a dégoté 3 morceaux dans le même style, qui avaient été jugés trop bons pour être retenus sur l'album à l'époque. Si si! Tiens, c'est pour toi, cadeau!
- Gnéééé! Con-teeent! Vroum-vroum!
Au final, ce patchwork taillé dans toutes sortes de lambeaux n'a guère d'intérêt à moins de vouloir posséder absolument tout ce que l'Usine a pu produire et en connaître chaque ressort, chaque tuyau. On lui préfèrera les éditions limitées des albums, qui recèlent souvent bien plus de trésors cachés.
Ajouté : Mercredi 08 Août 2012 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Fear Factory Website Hits: 7252
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