PEQUOD (de) - Forgotten (2011)
Label : Thunderblast Records
Sortie du Scud : 9 avril 2011
Pays : Allemagne
Genre : Thrash / Death / Metalcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 45 Mins
En voilà un groupe qui aura mis du temps à faire ses preuves. PEQUOD, ça s’est formé en 1998 à Munich et ça aura mis treize ans pour sortir un misérable premier album. Après l’EP éponyme de 2004, les rats ont quitté le navire et seuls Daniel Kirstein et Jens Burbass, les deux guitaristes, ont survécu à ce naufrage en bonne et due forme, approuvé par Francesco Schettino, capitaine émérite du Costa Concordia. Au début Thrash teinté d’Electro, la musique des Allemands s’est peu à peu affinée pour aboutir sur un Thrash / Metalcore bestial et explosif. La sortie de Forgotten en 2011 est donc le point de départ officiel d’une carrière qui, plus d’un an après la parution du disque, semble toujours au point mort. Et croyez-moi, c’est pas faute d’avoir essayé.
Parce qu’il est diablement bon, cet album. Peut-être un peu maladroit et rentre-dedans, mais quand même ! Un visuel délicieux, une musique qui l’est tout autant, il n’en fallait pas plus pour faire exploser PEQUOD. En vain. Ne serait-ce que l’introduction, « Bleed… », pourtant courte d’une minute et vingt secondes, suffit à poser les bases écrasantes de leur musique. Un Thrash dynamité au Death, alliage astucieux de nuances old-school et d’une production plastique très actuelle. Ce qui m’a vite frappé, c’est leur capacité à musicaliser leurs compositions. Le Thrash / Death, ça m’évoque un fouillis monstre d’où ressortent quelques solos placés au petit bonheur la chance pour faire illusion. Ces Allemands ne sont pas de ceux là. « … To Death » met rapidement l’accent sur des ambiances glauques, grâce à ses arrangements torturés et à sa vitesse supersonique. Mais c’est véritablement « Sickness » qui fera forte impression. Son début est plutôt commun, mais son final épique et mélodique, digne d’un AMON AMARTH est saisissant. Techniquement irréprochable, PEQUOD ne fera alors plus que confirmer ces belles dispositions. Entre « Tragedy » et « A Vortical Experience », mon cœur balance. Mais c’est finalement « Forgotten » qui remportera le morceau. Au moment même où je me disais qu’un petit mid-tempo ferait du bien, les Teutons sortent cette composition de derrière les fagots, aux accents presque Doom. Et le choix n’est pas innocent. Peut-être le saviez-vous déjà, mais Pequod est en réalité le nom du baleinier commandé par le capitaine Ahab dans la nouvelle Moby-Dick d’Herman Melville. Et devinez qui vient chanter sur cette compo ? Je vous le donne en mille. Daniel Droste du groupe de Funeral Doom AHAB ! Si ça, c’est pas de la symbolique, alors j’y comprends plus rien. Et le plus fort dans tout ça, c’est pas ce morceau, c’est celui qui suit. Probablement le mieux agencé et le plus équilibré de tout l’album, « My Redemption » est un énorme titre de Metal extrême moderne comme il ne s’en fait plus. Il y a tout dedans : l’intensité, le mordant, les variations rythmiques, l’écriture, les tempos martiaux, la petite mélodie perverse, la voix postillonnante de Roland Wagner (qui ne porte pas pour rien un patronyme célèbre). On retrouve d’ailleurs ce même phrasé humide sur « A Hunter’s Tale », en compagnie de Nick Kolar de COMMANDER. De A à Z, je n’ai pas peur de vous le crier, ce Forgotten est une tuerie !
Et je vais vous dire autre chose. Un album qui termine encore plus fort qu’il a commencé, c’est définitivement un grand album. Sorti de la banlieue munichoise, PEQUOD est une petite révolution en ces temps difficiles pour le Thrash / Death mélodique. Ils ont tout pour eux. Ils sont jeunes, ils sont talentueux, ils ont désormais une putain de référence sur leur C.V. Et avec tout ça, comment expliquer leur relative impopularité ? C’est ce genre de groupes qui devrait exploser, pas les THE CROWN et les FACEBREAKER… Forgotten, oui, ils ont été oubliés.
Ajouté : Mercredi 24 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Pequod Website Hits: 12006
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