THE ASH EATERS (usa) - Ruining You (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : août 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Instrumental Expérimental
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 39 Mins
On fait des rencontres bizarres le samedi soir… Certains ramassent les poufs en boite, d’autres éviscèrent leur victime au coin d’une rue, certains regardent Twilight en fantasmant sur le beau (??) Robert, et d’autres tirent les rideaux, restent seuls, et font le ménage.
Mais une fois la serpillière passée, et le glandage en règle sur Internet effectué, on dresse parfois un bilan étrange, sur d’avoir croisé le chemin d’un individu louche, ou de plusieurs, qui répandent leurs notes comme d’autres égrènent les aphorismes véreux… Ou pas.
Introduction bancale ? Incompréhensible ?
Oui, mais pourtant, elle est sacrément adaptée à l’album dont je suis convaincu de devoir vous parler ce soir.
Un tour sur les blogs, pas grand-chose… Attendez, c’est quoi ce truc, avec cette pochette absconse ? Les mangeurs de cendres ? Hum...
Cinq morceaux, quarante minutes… Pas de chant ? Black expérimental ?
Bon, je n’insiste pas, c’est pour moi ça. Pas la peine de faire semblant de lutter.
Ok, avant d’aller plus loin, oubliez le Black Expérimental. Je ne sais pas où le rédacteur du blog est allé chercher ça, mais il est à côté de la plaque. Enfin en grande partie. Car l’aspect expérimental est indéniable sur ce Ruining You.
J’ai cherché les points de convergence avec d’autres artistes, et force est d’admettre que j’en ai trouvé beaucoup. Et… Assez différents les uns des autres.
Je pourrais vous citer les VENTURES, les SHADOWS, SONIC YOUTH… Avec une touche du DARKTHRONE le plus garage (en fait si, une touche de Black est bien là quand même, mais pas dans la démarche, dans la sècheresse du son..), et bien d’autres encore…
Mais faisons un test.
Imaginez une base de Surf Music. Ajoutez-y une bonne dose d’alternatif des années 90 à la Black Francis. Créez une ambiance totalement Post Punk, avec l’aridité de WIRE, noyez le tout dans un raz de marée sonore à la ISIS, et faites produire le tout par John Zorn.
Et vous obtenez au final une symphonie en cinq mouvements, quasi identiques, développant la même idée mélodique réduite à néant.
Visiblement, THE ASH EATERS sont obnubilés par les guitares. C’est simple, il y en a partout. Comme si Phil Spector s’était réveillé en 2012 avec une Gibson bousillée dans les mains, et avait décidé de retrouver tout son art du wall of sound en le triturant sur des couches de six cordes à n’en plus finir. A tel point que la basse est complètement inexistante.
En plus du fait que ce projet soit instrumental, son hermétisme en fait un objet indéfinissable quasiment impossible à décrire par des mots.
C’est viscéralement intéressant, captivant, certainement rédhibitoire par ses itérations pour le commun des mortels, mais ça ne laisse en aucun cas indifférent.
Par moments (c'est-à-dire vu l’aspect redondant du CD, assez souvent), j’avais le sentiment d’écouter un développement barré et dissonant de « Cecilia Ann » des PIXIES. Sur quarante minutes.
Et le sentiment m’est resté, comme si Francis et Santiago avaient gobé un max de pilules de l’espace en écoutant HAWKWIND reformé avec une réincarnation de Quorthon.
L’image vous parait saugrenue ? Ecoutez Ruining You, et au bout du compte, vous comprendrez le sens intrinsèque de son titre. Ca vous ruine une imagination, mais finalement, ça donne du sens à une journée non créative en la validant par le moyen le plus détourné qui soit. On peut être unique sans faire exprès. On peut devenir ridicule à force de vouloir être unique.
Et on peut être unique, et en être convaincu, parce qu’on y peut rien.
Je pense les ASH EATERS dans ce cas.
Ajouté : Mercredi 28 Novembre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: The Ash Eaters Website Hits: 11482
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