IMPERIUM DEKADENZ (de) - Meadows Of Nostalgia (2013)
Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 15 mars 2013
Pays : Allemagne
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 56 Mins
Aux prémices d'un automne vigoureux, il est tentant de se concentrer sur ce que la nature nous a offert de meilleur durant ses beaux jours. A l'aube d'un printemps timide, il est apaisant de rêver de la chaleur à venir. Mais est-il nécessaire de pleurer ce qui va tôt ou tard s'endormir pour laisser place à des paysages moins verdoyants, mais néanmoins pourvus d'une grande beauté. Meadows Of Nostalgia s'impose donc parfaitement comme messager des changements de saisons, porteur de la grâce qui transpire de cette nature si riche.
IMPERIUM DEKANDENZ œuvre depuis huit ans pour nous offrir un Black atmosphérique empreint d'une culture épique et combative. La force et le courage découlent de chacun de leurs albums et leur dernier ne fera pas exception. Au détour d'une pochette aux bruns septentrionaux enveloppant un homme courbé par l'usure, le constat sera le même, malgré la rudesse de la vie : il faut continuer et avancer.
La douce aubade d'introduction dessinera le décor, et vous projettera immédiatement dans les montagnes hostiles d'un hiver naissant. On entend d'ailleurs les pas lourds d'un homme fatigué par l'ouvrage, ayant parcouru de long en large les mêmes sentiers, encore et encore. En total désaccord avec la mélancolie du démarrage, la deuxième piste vous portera allègrement de son ardeur guerrière. "Brigobannis" a cette énergie justement dosée pour contenter les moins téméraires dans le genre. La mélodie de base étant très abordable, elle enrobe le chant railleur lui prodiguant une prestance majestueuse.
Là où certains vont à l'essentiel pour démontrer tous leurs attraits, IMPERIUM DEKANDENZ lui va prendre le risque de se perdre ou de perdre l'auditeur. Les Allemands vont s'étendre sur un "Aue Der Nostalgie" qui énonce longuement les couleurs du combo, passant d'une nervosité accentuée par des battements intrépides en allant jusqu'à la lancinance d'une gratte grinçante à vous hérisser l'épine dorsale.
Lancinance vous disais-je ? On s'en délecte de nouveau au fil des compositions suivantes. Un seul regret peut-être : une basse un peu trop discrète sur "Ave Danuvi", cette dernière aurait pu accroître l'intensité quasi religieuse qui règne en son sein. On se surprend alors à prier un dieu qui n'existe pas, mais que l'on vénère pourtant.
Interlude de délicatesse "Memoria" ne gâchera aucunement l'œuvre qui justement se veut renouvelée à chaque morceau. Elle n'est qu'une petite pause salvatrice dans cet univers de virilité et prouve sans honte se qui ce cache derrière de gros bras. Rien n'est plus beau que la finesse qui se dégage de ce que l'on croyait dépourvue d'amour.
La magnificence cache elle aussi son côté sombre. Habitée d'une certaine violence, d'une noirceur évidente, "Striga" brille par son charisme, semant au vent tous les adages d'une musicalité obscure. Tremblez, serrez les dents, ça va faire mal, mais vous allez vous battre la tête haute. Refusez d'être celui qui creuse et choisissez plutôt de tenir l'arme.
Procella Vadens (2010) avait déjà dressé le portrait du quintet Allemand. Prometteur il m'avait emplie d'espoir pour la suite de leur aventure. Le pari fut tenu puisque Meadows Of Nostalgia s'annonce comme la suite logique d'un album aux vertus évidentes.
Ajouté : Vendredi 07 Mars 2014 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Imperium Dekadenz Website Hits: 6522
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