Allez, on insiste et on reste dans le même créneau, après tout en décembre le Hardcore ça réchauffe. Effectuons une légère translation géographique pour nous rapprocher du nord du continent américain, dans l'Ontario, Canada, pour aller rendre visite à nos cousins de Toronto.
Qui a dit que les canadiens étaient tous calmes et gentils ? Certainement pas les membres de HASSLER en tout cas. Quoique, ce sont peut être des garçons charmants !
Mais à l'écoute de leur LP Fed Worked And Watered, j'ai beaucoup de mal à croire qu'il puissent être calmes !
En se rapprochant du nord du continent, on se rapproche aussi des racines du Hardcore. Chez HASSLET, il est fortement teinté de Punk, et recèle quelques allusions plus ou moins directes aux cadors du style.

Soyons clair, Al, Erik, Jay et Jon ne font pas de cadeau. Leur Punkcore est direct, sans fioritures, et garde cette essence Rock N'Roll qu'on trouvait chez les pionniers. Avec un seul et unique morceau passant la barre des deux minutes, vous savez à quoi vous attendre.
Prédominance de morceaux rapides, riffs gorgés d'énergie Punk jusqu'a la corde de mi aigu, rythmique oscillant au gré des titres entre une épilepsie digne de la danse de St Guy ("Mouth Shut", ça a le mérite d'être clair...), et une modération dynamisée par un duo guitare/basse explosif ("Never Gonna Stop", attention, hymne en puissance digne de MOTORHEAD !), Fed Worked And Watered ne fait pas dans la tendresse et le revendique. Mais avec à la barre des membres de TOXIC HOLOCAUST, BRUTAL KNIGHTS, REPROBATES et BAD SKIN, à quoi pouvions nous nous attendre ? Rien d'autre il est vrai.

Allez, jouons un peu. Sans connaître le skeud en question, je vous file des pistes. Pensez à un DISCHARGE moins Metal et plus énervé. Voire, et même encore plus pertinent, un Anti Nowhere League vraiment pas content (les vocaux ici sont vraiment très proches de ceux de Nick "Animal" Culmer), qui aurait un peu abusé du Speed. Là, c'est bon, vous commencez à comprendre ?

Alors oui bien sur, ça joue vite, très vite même ("Identity Theft", presque Crust dans l'esprit, "Snowbound", même constat, "Night Rider", vraiment vif et méchant), mais ça freine parfois, même sur des durées raisonnables ("Security", résolument Punk rock jusqu'au bout du médiator), et à ça adapte la vitesse de croisière pour ne pas dépasser les bornes ("Affluenza", "Waste", "Victim", et bien d'autres).
Le seul point commun qui relie l'ensemble est cette belle énergie jamais remise en cause, même lorsque HASSLER se la joue sombre et lent ("Creeper", qui mérite vraiment bien son nom avant de finir dans un bain de sang). Les guitares semblent déborder des enceintes, la rythmique fait trembler les meubles, tandis que le chant vous harangue même à travers les HP du casque... Impressionnant !

Débordant d'une belle vitalité, HASSLER confirme tout le bien que l'on pensait d'eux après écoute de leurs deux premiers simples (Hassler et Amorality, sortis respectivement en 2012 et 2013), et nous jette un album dans lequel rien n'est à jeter, sans dévier d'une ligne de conduite initiale.

Fed Worked And Watered, ou comment faire perdurer l'esprit des 80's sans paraître passéiste, et jouer le Hardcore des années 2000 avec une belle assise Punk Rock des 70's. Qui osera encore dire après ça que les Canadiens sont juste là pour être calmes et polis ?