Le Grind c'est rigolo.
La liste des groupes qui font du boucan ET qui font rire est longue comme la queue de Rocco. Et contrairement à la sienne, on en voit pas le bout. C'est con, mais c'est drôle. Boutade offerte.
Alors oui, parfois ils font marrer sans faire exprès. Un peu comme ces films ultra gore qui se veulent réalistes mais qui manquent de moyens. La aussi la liste est longue.
Mais avec MEGAVIOLENCE 2000 pas de doutes possibles. Ils sont là pour s'éclater, nous éclater (les oreilles, les zygomatiques et les pieds éventuellement si vous les invitez chez vous.), et à ces fins, nous ont concocté un "album" qui dépote sévère et qui tord les cuillères.

Alors pour éviter de tomber sur eux par hasard (qui fait rarement bien les choses), je vous précise d'emblée que comme la moutarde, ils viennent de Dijon. Quant à savoir s'ils sont mous et lents, c'est chose faite. Ils sont plutôt énervés, enthousiastes, et surtout, viennent d'horizons divers, mais tous aussi bordéliques. Ainsi, nous retrouvons au line-up des membres d'AFTER TASTE, KAZAN, NABHOM, NEVER AGAIN et YOU FAIL, et la réunion de famille est assez chaotique.
Mais comme ils le précisent d'eux mêmes, "MEGAVIOLENCE 2000 est un groupe de Grind dont la durée de vie est d'une journée, MEGAVIOLENCE 2000 l'album a été composé, enregistré, mixé et gravé en douze heures, MEGAVIOLENCE 2000 est amour".

Ok, ça c'est fait. Le contenu ? Du Grind. Etonnant non ? Alors, évidemment, du Grind festif, à boîte à rythme, qui accumule les borborygmes, montées d'adrénaline, blagues de potache, interludes amusants, et qui compile des jeux de mots dignes de Thierry Moreau dans ses intitulés. Des exemples ?
Vous l'aurez voulu après tout.

"Demis Larussos" (Paix à son âme, le grec, pas la rouquine), commence comme un tube à l'hydrogène propulsé par une rythmique pulmonaire elle même soutenue par un chant roublard lui même épaulé par un riff gras. Et en cadeau, le fade out vous propulse dans les années 80, avec un mange disque foutraque qui rejoue le tube "Quand je t'aime" un peu de traviole. D'accord.
L'intro "Baise La Concurrence" très SIRIesque nous prodigue quelques conseils pour une bonne éducation des enfants avant de se vautrer dans la fange ultra bruitiste. Eclats de rire, next step.

Non sérieux, vous avez bouclé le bouzin en douze heures et vous attendez une chronique exhaustive ? Vous vous foutez de ma gueule ? Non, lecteurs, soyons raisonnable, et lisez vous même. "L'Esprit du Flan", "Franck Tiberi", "Ricard Virenque", "Johnny Hallyday On Ice", "Cannibal Proust", "Black Savate"... C'est bon, vous avez pigé le truc ?
Non rien à voir avec ULTRA VOMIT. Là, on parle de fouteurs de merde qui chient sur votre paillasson. Pas de gentils clowns qui animent vos soirées.
Mais au moins, ils ont la décence de proposer un Grind de première bourre, musicalement au point, efficace, ludique, drôle, enfin exactement ce qu'il me fallait ce soir. Et c'est déjà bien.

C'est un side project, c'est pas fait pour laisser une trace dans l'histoire, juste foutre le bordel pendant un tout petit quart d'heure sans vous prendre pour des cons. Et c'est réussi.

Alors venez écouter MEGAVIOLENCE 2000, qu'on se colle une race mes gros lolos !