UNHEALTHY DREAMS (FRA) - The Drug Divine (2014)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 19 avril 2014
Pays : France
Genre : Electro / Black Metal expérimental
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 49 Mins
"Il faudrait être sérieusement burné pour miser le moindre centime sur un éventuel retour d'UNHEALTHY DREAMS dans un futur proche."
(C'est mon côté Harpagon qui parlait, veuillez l'en excuser)
"Ceci étant, Nightmares Give Way To Apocalypse mériterait bien un successeur. Hypnotique, proprement exécuté, relativement sincère."
(Bien, nous y sommes, ou presque)
"Ce groupe a su ouvrir une brèche sans s'y engouffrer et je suis sûr que leurs talents de fins compositeurs doivent secrètement bouillir au fond d'eux depuis tout ce temps."
(La justesse de cette prophétie ne légitime en rien mon pessimisme)
"Il ne tient qu'à eux d'enfin commencer à forer ce qui ressemble vaguement à un gisement d'or noir."
(Moins noir encore que ce que j'avais osé imaginer)
Chronique de la chronique. Enfin, d'une conclusion. Celle du papier concernant Nightmares Give Way To Apocalypse, le premier full-lenght des marseillais d'UNHEALTHY DREAMS, rédigé dix ans après la sortie dudit album. Blackeux convaincus à leurs débuts, ces musiciens nous font, après onze années de silence, la primeur d'un retour inespéré. Que pouvait-on encore attendre d'un tel retournement de situation de la part d'une formation qui aura eu tout le temps d'observer, tapie dans l'ombre, l'évolution d'une scène à laquelle ils appartenaient à l'aube du nouveau millénaire et à laquelle ils n'appartiennent plus guère désormais ? Le choc, c'est ce Black Metal. Electronique. Expérimental. Fenrir tient guitare et basse, Daemonicreator, comme son nom l'indique, crée. On est loin du Méloblack engagé, corpsepainté, clouté de leurs origines. Et comme pour mieux se défaire de ce passé, UNHEALTHY DREAMS se distingue maintenant sous l'acronyme UD. Symbole.
The Drug Divine est donc un évènement, car chaque sortie estampillée UD est un évènement. Un évènement pour le groupe avant d'en être un pour l'auditeur, qui aura de quoi pester ou se masturber sur leur nouvelle identité musicale. Etre insensible à cet album revient un peu à être inhumain. Car quand des racines Black Metal putrides, nauséabondes, s'auréolent sans se lasser d'arrangements électroniques compliqués, c'est que déjà, nous ne sommes plus dans le domaine du rationnel. Psychotrope et irréel, cet album l'est, assurément. Difficile d'accès également. A titre personnel, cette combinaison m'a dérangé, et ce dès l'avènement de "Chapels Of Demise", neuf minutes de long, titre le plus étoffé, pour mettre direct dans l'ambiance. Ce qui aurait pu être un compliment va finalement devenir un reproche, car structurellement, The Drug Divine tourne en rond, manque de forces vives, de présence, de charisme. Tout y est froid, machinal, robotique. Du Black anticipatif, barré par une ambiance omniprésente de science-fiction et une froideur polaire. Alors que le Black Metal me plait quand il est un minimum organique, cet opus fait l'exact contraire en dévoilant de désagréables touches d'insensibilité, d'anti-musicalité qui réduit UNHEALTHY DREAMS à un curieux ersatz de LYFTHRASYR jumelé avec THE PROCESSUS (et, soyons extrême, avec FADADES). Je suis perdu, car j'avais encore en mémoire les quelques certitudes générées par Nightmares Give Way To Apocalypse. The Drug Divine n'a rien de commun avec son grand frère, autrement moins autiste. Qu'il s'agisse de "The Sun Of The One-Eyed Snake", d'"Esprit Hurlant", de "Stabbed Future Mankind", tout semble être le fruit d'une réflexion industrielle, reléguant l'émotion viscérale du Black Metal au rang de boite de conserve. Les voix, les programmes, la batterie, UNHEALTHY DREAMS fait dans un bidouillage post-Matrix plutôt agaçant car éclipsant instantanément la moindre odeur de Black Metal. Et curieusement, apparaissent tels des fantômes à quelques reprises flutes et violons, rompant ce cercle vicieux de synthétisme sans en faire profiter The Drug Divine, si ce n'est éventuellement sur "Престол от Плът", qui rappelle à n'en pas douter la légende du joueur de flûte de Hamelin.
De mauvais choix en incohérences, le duo s'enfonce dans un gouffre dont il sera désormais très compliqué de réchapper. Nightmares Give Way To Apocalypse ouvrait des portes. The Drug Divine en referme. Laissons cependant à UNHEALTHY DREAMS ce potentiel créatif, qui, malgré mon incompréhension à son sujet, fait de ce second opus un disque très personnel, introspectif et singulier. Et je crois qu'au fond, malgré le désamour manifeste que j'éprouve pour ce retour, je préfère encore une telle prise de risque, qui donne tout son sens à leur volonté de comeback.
Ajouté : Dimanche 09 Août 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Unhealthy Dreams Website Hits: 5190
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