LE SYMBOLE PERDU (2009)
Auteur : Dan Brown
Langue : Français
Parution : 26 novembre 2009
Maison d'édition d'origine : Random House, Inc.
Maison d'édition Française : Jean-Claude Lattès
Nombre de pages : 505
Genre : Roman
Dimension : 15 x 23 cm
ISBN-13 : 9782709626996
Dan Brown est enfin de retour ! Six longues années se sont écoulées depuis le cataclysme provoqué par la sortie du désormais célèbre Da Vinci Code. Celui qui avait remis en cause le caractère divin de Jésus, celui qui avait si bien opposé science et religion dans Anges & Demons nous offre un nouveau best-seller avec son Symbole Perdu. Véritable course contre la montre, ce pavé de 600 pages reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses prédécesseurs : une intrigue captivante, le génie du héros Robert Langdon, de nombreuses références culturelles, architecturales, historiques et un twist final ahurissant !
Pour la première fois, Brown fait courir l’action de son roman sur sa terre natale : l’Amérique, dans la ville de Washington plus précisément. Pour rappel, l’intrigue d’Anges & Demons investissait les rues de Rome pendant que celle du Da Vinci Code nous balançait entre Londres et Paris. A l’instar de ce dernier ouvrage, Le Symbole Perdu met en scène une autre organisation mondiale de renom : la franc-maçonnerie. C’est cette mise en valeur précise qui justifie la présence de cette book review sur un webzine Metal populaire. Prenez par exemple le plus célèbre des symboles rattaché au mouvement maçonnique : l’Œil de la Providence (ou l’Œil qui voit tout). En plus de figurer sur la première devise mondiale (le dollar), il illustre aussi régulièrement nombreuses pochettes d’albums Metal : ARCH ENEMY pour Rise Of The Tyrant, SAVIOURS pour Into Abaddon, WALLS OF JERICHO pour The American Dream, TRINACRIA pour Travel Now Journey Infinitely, EMBRYONIC DEVOURMENT pour Fear Of Reality Exceeds Fantasy, GRIMBANE pour Let The Empires Fall, DEVIAN pour Ninewinged Serpent, BORN FROM PAIN pour Survival. Au rayon des autres symboles, citons MAYHEM qui a choisi d’intituler son dernier effort Ordo Ad Chao, (« l’Ordre né du Chaos » ; terme latin maçonnique). Citons également Inferno de BEHEMOTH qui arbore souvent autour de son cou un pendentif avec le compas et l’équerre ou bien le groupe lui-même qui a choisi pour emblème le phénix à deux têtes, dérivé de l’aigle bicéphale. Citons pour finir IN TYRANNOS et KILLERS BY TRADE qui iront jusqu'à faire de la franc-maçonnerie le noyau de leur concept musical. Voici donc pour la justification technique ! La franc-maçonnerie, à la surprise générale, est une source d’inspiration toute aussi valable et légitime dans le milieu Metal que les rites occultes, la religion, la politique et les cookies de ma grand-mère ! Maintenant que je peux poursuivre cette chronique tranquillement, sans avoir peur de me faire recaler, passons à l’analyse de l’ouvrage.
Encore une fois, Le Symbole Perdu démarre par un acte de barbarie qui sera à la base de l’énigme. Cette fois, ce n’est plus un meurtre maquillé en rituel occulte ni un œil arraché, c’est une main qu’on coupe. Robert Langdon fait cette macabre découverte au cœur même du Capitole. C’est le début pour lui d’un périple long de douze heures qui l’entraînera des catacombes de Washington au sommet de l’Obélisque. Le problème avec ce bouquin, c’est qu’on a comme une fâcheuse impression de déjà-vu. Comme d’habitude, Langdon est confronté à un fou aussi dangereux qu’intelligent mais est également épaulé d’une aide féminine aussi dévouée qu’inutile. Le maniaque n’a qu’une idée en tête, faire sauter à la face du monde une révélation qui en chamboulerait son fonctionnement. Pour ce faire, ce dernier enchaîne devinette tordue sur devinette tordue afin de nous entraîner dans un casse-tête chinois que seuls les purs génies parviendraient à résoudre. Heureusement, Langdon en fait partie. Décrypter des siècles d’Histoire de l’Art en une fraction de minute n’est pas un problème pour lui. C’est même parfois un peu gros cette façon dont la vérité semble soudain frapper les protagonistes à un moment critique. Voilà principalement ce que je reprocherais à cet ouvrage. Si l’intrigue est ficelée à la perfection et les six années d’attente pleinement légitimées par la foule de références culturelles, je regrette néanmoins que Dan Brown se soit trop inspiré du fil conducteur de ses œuvres précédentes pour faire le succès de celle-ci. Le Symbole Perdu possède aussi le désavantage d’avoir été écrit en prévision d’une adaptation cinématographique, comme c’est écrit en bas du contrat de Columbia Pictures… Difficile de ne pas s’imaginer Tom Hanks grimper au sommet du dôme du Capitole ou s’enfoncer dans les dédales du même bâtiment. Puis, en tant qu’européen et français, j’ai aussi été moins interpellé par le lieu de l’action. Pour avoir lu la bibliographie de Brown et avoir déjà visité Londres, Paris et Rome, je peux vous assurer que les détails présents dans ses livres ont fait revivre en moi certains souvenirs. Or il m’a été difficile de m’enflammer ici sur les passages décrivant le Smithsonian Institution ou la Freedom Plaza… De même que si le style est toujours très agréable et fluide, la perplexité exubérante de l’enquête rend sa compréhension parfois trouble. Malgré cela, je rends à César ce qui appartient à César : Dan Brown reste Dan Brown, le maître des puzzles historiques. Son twist final est simplement bluffant. A tel point que sa lecture m’a déclenché un frisson le long de l’échine. Sur ce point, Brown demeure purement édifiant. Ou comment remettre en question des heures de lecture en une seule phrase.
Je ne cacherais pas avoir été légèrement déçu devant le manque de folie de cet ouvrage. Nous avons toujours affaire aux mêmes personnages, qui ont toujours le même caractère, les mêmes objectifs et les mêmes rôles à jouer dans l’intrigue. Pour le moins, Dan Brown a eu la bonne idée de rester un auteur de génie qui nous propose une fois de plus, un roman à la hauteur de ses immenses capacités. Un pavé qui regroupe à la fois une énigme morbide, une remise en cause de l’Histoire, des références culturelles en tous genres et une grosse dose de divertissement, c’est toujours bon à prendre ! Néanmoins, je préfère reporter mon rite d’initiation aux loges maçonniques à un autre jour… Entre boire du vin dans un calice et du sang dans un crâne…
Ajouté : Mercredi 12 Mai 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Jean-Claude Lattès Website Hits: 39176
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